LE SYNDROME DE GUILLAIN-BARRE
Polyneuropathie idiopathique aiguë
et
Polyneuropathie idiopathique chronique
Aperçu à l’attention du grand public
(1ère édition française – 1993)
Une publication de la
Fondation Internationale du Syndrome de Guillain-Barré
Traduction française réalisée grâce au soutien
de la société ZENECA Pharmaceuticals, une division du groupe I.C.I.
PREFACE A LA SIXIEME EDITION AMERICAINE
Cette version de 1990 de l’Aperçu permet l’inclusion non seulement de certaines
informations nouvelles importantes issues de la littérature traitant de différents sujets, y
compris la thérapie par gammaglobulines, mais aussi de méthodes permettant d’établir
le pronostic individuel de chaque patient. Comme son titre l’indique, cet aperçu est
avant tout destiné à la personne non informée. Toutefois, dans notre souci de rendre cet
aperçu compréhensible, l’emploi d’une terminologie technique était inévitable. La
plupart des phrases renfermant des termes techniques sont mises entre crochets, et le
lecteur peut, s’il le souhaite, sauter ces passages sans risquer de ne pas comprendre les
idées principales.
[Plusieurs organisations médicales méritent notre reconnaissance pour leur
contribution visant à étendre la compréhension du syndrome de Guillain-Barré. Ainsi,
en qualité de membre de la Fondation du Syndrome de Guillain-Barré, j’exprime mes
remerciements pour leurs efforts au « National Institute of Neurologic Disorders and Stroke »,
à « l’Association internationale pour la Recherche et l’Enseignement en Neurosciences », à la
« Peripheral Neuropathy Association », au « Dutch Guillain-Barré Study Group », au
« International Steroid Trial Group » et au « Marine Biological Laboratory » à Woods Hole
(Massachusetts). Qu’un nombre important d’investigateurs individuels reçoivent nos
remerciements pour leurs efforts de recherche. Les citer ici serait trop long, sans
compter le risque d’en omettre quelques-uns. Les références à la fin de ce livret
mentionnent le nom de nombreux chercheurs.]
Le nom original de la Fondation du Syndrome de Guillain-Barré était « Groupe de
soutien du Syndrome de Guillain-Barré ». Bien que nous ayons étendu nos activités en
tant que fondation afin de les développer et là où cela était possible de financer la
recherche, notre but majeur reste de prodiguer un soutien moral et de fournir aux
victimes et à leurs proches des informations relatives à ce syndrome. Les activités en
cours incluent le développement de différents groupes de soutien de par le monde et la
diffusion d’une liste de neurologues ayant une connaissance approfondie du Syndrome
de Guillain-Barré auxquels les patients et leur famille pourraient s’adresser. Pour
obtenir des informations et de la littérature, il vous suffit d’appeler l’Office National de
la Fondation au (215) 667-0131, ou nous écrire à la GBS International Foundation, P.O.
Box 262, Wynnewood, PA 19096 (USA) et nous nous ferons un plaisir de vous rendre
service. Les professions médicales et paramédicales sont également invitées à nous
contacter.
Cet Aperçu et la Fondation n’existeraient pas sans les efforts inlassables de ses
fondateurs, Robert et Estelle Benson. Ils ont fait de cette fondation ce qu’elle est
aujourd’hui. Ils sont là pour vous rendre service par l’intermédiaire de l’Office National.
Au nom des patients atteints du syndrome de Guillain-Barré, je les remercie pour leurs
efforts.
A tous les patients victimes de ce syndrome, j’exprime l’espoir d’une guérison rapide et
totale.
Joel Steinberg
Montgomery and Philadelphia Counties
Pennsylvanie
Décembre 1990
APERCU
Introduction
Le trouble, communément appelé Syndrome de Guillain-Barré est une maladie rare qui
affecte les nerfs périphériques de l’organisme. Il se caractérise principalement par une
faiblesse, voire même une paralysie et s’accompagne souvent de sensations anormales.
Le syndrome se manifeste de manière sporadique. Il est imprévisible et peut survenir à
tout âge, indépendamment du sexe. Sa gravité peut varier considérablement d’un cas
moyen pouvant même ne pas être porté à la connaissance d’un médecin, à celui d’une
maladie dévastatrice liée à une paralysie presque totale plaçant le patient entre la vie et
la mort. En raison de sa rareté, la plupart n’ont jamais entendu parler de la maladie, ou
s’ils en ont entendu parler, ils n’en connaissent pas grand chose. Pourtant, pour les
personnes qui en sont victimes, la maladie peut être très invalidante.
Cet aperçu est destiné aux patients souffrant du syndrome de Guillain-Barré, à leur
famille et aux autres personnes mal informées qui s’intéressent à cette maladie. Son but
est de vous familiariser à l’histoire de cette maladie, à son origine et à la manière de
présenter, de décrire certains traitements, et de mettre l’accent sur les conséquences de
ce syndrome sur la vie du patient et de son entourage.
On préfère le terme de syndrome à celui de maladie pour décrire la maladie observée
par Guillain et ses collaborateurs. Ce terme reflète la reconnaissance de la maladie par
un ensemble de symptômes (ce dont le patient fait état au médecin concernant les
changements survenus dans son organisme) et les signes (ce que le médecin observe en
examinant le patient) et qui sont caractéristiques de la maladie.
Historique
En 1859, un médecin français, Jean B.O. Landry, décrivit en détails un trouble nerveux
paralysant les jambes, les bras, le cou et les muscles respiratoires. Plusieurs rapports
d’un trouble similaire arrivèrent d’autres pays. La preuve de Quinke en 1891, après un
prélèvement du liquide céphalo-rachidien au moyen d’une aiguille placée dans le bas
du dos, a ouvert la voie à trois médecins parisiens, Georges Guillain, Jean Alexandre
Barré et André Strohl qui montrèrent en 1916, l’anomalie caractéristique d’une
augmentation de la protéine du liquide céphalo-rachidien avec un comptage des
cellules normales. Depuis lors, plusieurs chercheurs ont rassemblé des informations
supplémentaires à ce sujet. Ce trouble peut affecter les nerfs, non seulement les nerfs
des membres et des muscles respiratoires, mais également ceux de la gorge, du coeur,
de la vessie et des yeux. Les médecins ont divers noms pour qualifier ce syndrome,
parmi lesquels la polyneuropathie (irritation ou inflammation de nombreux de
muscles) aiguë (apparition rapide) ou idiopathique (dont l’origine est inconnue), la
polyradiculonévrite idiopathique aiguë, la paralysie ascendante de Landry, la
polyneuropathie (maladie de nombreux nerfs) dysimmunitaire aiguë (pour décrire la
réponse immunitaire ou protectrice probablement anormale de l’organisme contre ses
propres nerfs, que représente le syndrome de Guillain-Barré), etc. Afin de faciliter la
communication entre médecins et patients, on utilise simplement le terme « Syndrome
de Guillain-Barré ».
Qu’est-ce que le syndrome de Guillain-Barré ?
Cette question est posée afin d’aider le lecteur à mieux cerner le syndrome de Guillain-
Barré comme un trouble du système nerveux.
Lorsque l’on accomplit certaines activités, comme marcher, le cerveau envoie un signal
électrique au nerf de la moelle épinière (dans le dos), et ce signal est à son tour transmis
de la moelle épinière aux nerfs qui vont vers nos muscles (par exemple, le nerf sciatique
vers les jambes). Les derniers nerfs, c’est-à-dire ceux qui vont de la moelle épinière vers
l’extérieur, sont appelés les nerfs périphériques.
Ce sont ces nerfs qui sont touchés dans le Syndrome de Guillain-Barré. Ils vont de
l’extérieur de la moelle épinière vers les membres, les muscles respiratoires, les organes
internes (coeur, etc),… Certains de ces nerfs sont recouverts, de la même manière que le
sont nos fils électriques à la maison, par un isolant. La gaine qui recouvre les nerfs est
appelée la myéline. Dans le syndrome de Guillain-Barré, la myéline, ou isolant, est
altérée. Cette altération semble ralentir ou court-circuiter l’aptitude du nerf à
transmettre normalement un signal. En raison de ce ralentissement de la transmission
du signal, les patients se sentent faibles. Si la conduction est trop lente, voire même si
elle se bloque, le patient peut être paralysé. L’isolation du nerf entoure un noyau ou fil
central de transmission, appelé l’axone. Le développement d’une paralysie à long terme
chez certains patients frappés par le syndrome de Guillain-Barré peut refléter une lésion
permanente non seulement de la myéline protégeant le nerf mais également du noyau
central de transmission, l’axone.
Les nerfs périphériques affectés dans le syndrome de Guillain-Barré incluent non
seulement les nerfs moteurs qui partent de la moelle épinière jusqu’aux muscles, mais
aussi les nerfs sensitifs allant de la peau, des muscles et des articulations jusqu’à la
moelle, et envoient à la moelle et au cerveau des signaux concernant notre entourage.
Les nerfs sensitifs nous permettent de sentir la température, la position des membres,
de faire la différence entre des surfaces lisses et rugueuses, etc. Lorsque ces nerfs sont
altérés par le syndrome de Guillain-Barré, les sensations du patient sont réduites, voire
anormales.
Le syndrome de Guillain-Barré affecte non seulement les nerfs vers les membres mais
aussi des membres vers les nerfs. Les nerfs partant de la moelle épinière vers les
muscles respiratoires sont également altérés. En outre, les nerfs partant de et rejoignant
les organes internes, le coeur, l’intestin, etc, peuvent être impliqués. Il s’agit des nerfs du
système nerveux autonome.
Comme décrit ci-dessus, la myéline recouvrant les nerfs est altérée dans le syndrome de
Guillain-Barré, et dans des cas graves, l’axone peut être endommagé. Une autre variante
rare du syndrome de Guillain-Barré a également été rapportée; une lésion grave du
noyau nerveux ou axone, mais où la myéline reste intacte. Ces patients sont très
gravement atteints.
Dans le syndrome de Guillain-Barré, le cerveau et la moelle épinière ne semblent pas
être atteints. Dès lors, les fonctions cérébrales et certains des petits nerfs du cerveau, et
allant par exemple aux oreilles et au nez, sont protégés. Habituellement, les patients
pensent, entendent et sentent normalement.
Une description plus complète des complications nerveuses dans le syndrome de
Guillain-Barré est donnée ci-dessous.
Causes du Syndrome de Guillain-Barré
L’origine du syndrome de Guillain-Barré n’est pas connue. Un certain nombre de
manifestations semblent déclencher la maladie. De nombreux cas surviennent quelques
jours, voire quelques semaines après une infection virale. Ces infections peuvent aller
d’un refroidissement banal, à des maux de gorge en passant par des douleurs
gastriques et intestinales, accompagnées de diarrhées. Certains cas ont été associés à des
agents infectieux spécifiques. [Parmi ceux-ci le cytomégalovirus, le virus d’Epstein-Barr
(qui provoque la mononucléose infectieuse), la pneumonie à mycoplasme, et les
bactéries gram-négatives retrouvées dans les intestins, le Campylobacter jejuni/coli.]
Toutefois, le(s) mécanisme(s) par le(s)quel(s) ces micro-organismes peuvent provoquer
le syndrome de Guillain-Barré n’a(ont) pas encore été déterminé(s). Certains cas sont
apparus simultanément à une maladie rare des globules rouges, la porphyrie. Certains
cas similaires au syndrome de Guillain-Barré sont survenus après des événements
apparemment non rapportés tels que la chirurgie, les piqûres d’insectes et diverses
injections. Certains cas sont apparus durant l’hiver 1976-77 chez des personnes qui
avaient été vaccinées contre la grippe porcine.
Le syndrome de Guillain-Barré peut également survenir durant la grossesse.
Heureusement, selon une étude britannique, des épisodes répétés ne se représentent
habituellement pas lors de grossesses futures.
Quelques éruptions ou cas groupés de syndrome de Guillain-Barré ont été rapportés, y
compris des épidémies estivales chez des enfants du Nord de la Chine, une éruption en
Jordanie en 1978 après une exposition à de l’eau polluée, et une éruption en Finlande à
la suite d’une campagne nationale de vaccination orale contre le virus de la
poliomyélite. Dans ces divers cas, il a été difficile d’identifier un agent spécifique
responsable de l’apparition du syndrome de Guillain-Barré.
Le syndrome de Guillain-Barré et la neuropathie idiopathique chronique peuvent, en
de rares occasions, se développer chez des patients atteints d’autres maladies
systémiques. [Celles-ci incluent quelques malignités, telles que la maladie de Hodgkin,
d’autres lymphomes, des myélomes multiples, d’autres dysglobulinémies
monoclonales, et des plasmacytomes solitaires, ainsi que des troubles comme le lupus
érythémateux systémique et la macroglobulinémie. Dans les cas indiqués, l’indice de
suspicion du médecin peut conduire à des examens de laboratoire (ex. électrophorèse
sérique et urinaire) qui pourraient identifier ces troubles]. Certains de ces troubles sont
discutés en annexe.
Il est intéressant de savoir que littéralement des millions de personnes ont été exposées
à des événements tels que des infections, des interventions chirurgicales et des vaccins
identifiés comme des agents responsables du syndrome de Guillain-Barré. Et pourtant,
seul un très petit nombre de personnes exposées à ces épisodes développent le
syndrome de Guillain-Barré. On ne sait pas clairement pourquoi seules certaines
personnes développent le syndrome. Présenteraient-elles une prédisposition génétique
unique ? Cette éventualité ne semble pas vraisemblable étant donné que le syndrome
de Guillain-Barré ne se manifeste pas au sein d’une même famille. Heureusement, des
recherches plus approfondies nous permettront de mieux comprendre comment et
pourquoi le syndrome de Guillain-Barré apparaît.
Les recherches effectuées à ce jour indiquent qu’indépendamment de l’agent
responsable, les nerfs du patient atteint du syndrome de Guillain-Barré sont attaqués
par son propre système immunitaire contre certains anticorps de la maladie et par les
globules blancs. A la suite de cette attaque auto-immunitaire, la gaine du nerf (la
myéline) et parfois aussi la partie couverte du nerf assurant la conduction (l’axone) sont
endommagées et les signaux sont ralentis ou modifiés. Des sensations anormales et une
faiblesse en résultent.
Parce que le syndrome de Guillain-Barré apparaît souvent après une maladie virale, on
pense parfois à tort qu’il est contagieux. Toutefois, il n’existe aucun élément qui
prouverait qu’il puisse être contagieux, même si une personne avait des contacts avec le
patient durant l’infection virale précédente. En fait, le virus a souvent disparu lorsque le
syndrome se développe.
Une variété de composantes du système immunitaire de l’organisme, y compris
certains globules blancs spécifiques, appelés les lymphocytes T, les mastocytes et les
macrophages, ainsi que les anticorps ou des protéines spéciales attaquant certains corps
étrangers à l’organisme, ont été reconnus comme jouant un rôle dans le développement
du syndrome de Guillain-Barré. Les anticorps également, non seulement ceux luttant
contre les protéines de myéline, mais également certaines substances très spécifiques
retrouvées dans les nerfs, appelées les gangliosides (contenant des protéines, du sucre
et des graisses), sont supposées jouer un rôle dans le développement de certains cas de
syndrome de Guillain-Barré. La découverte selon laquelle de nombreux événements
différents peuvent se manifester au niveau cellulaire et sous-cellulaire dans le
syndrome de Guillain-Barré a soulevé la possibilité que le syndrome puisse faire
intervenir divers mécanismes chez différents patients, avec ces diverses manières d’être
endommagé, avec comme résultat commun une altération de la gaine du nerf ou
myéline. Il se peut que les diverses lésions expliquent la gravité variable de la maladie
chez les patients et la raison pour laquelle certains ne développent qu’un cas léger,
tandis que d’autres sont très gravement atteints et frappés d’une paralysie extensive
prolongée et de lésions non seulement de la myéline mais également de l’axone. Un
autre problème que l’on cerne mal dans le syndrome de Guillain-Barré est la durée de la
réponse auto-immunitaire (supposée) qui entraîne une lésion du nerf. Dès lors, une fois
que les mécanismes lésionnels sont enclenchés, par quoi sont-ils régulés et finalement
arrêtés ? Tout mécanisme de lésion d’un nerf dispose-t-il d’une durée d’action limitée
propre ou un ensemble de contrôles individuels interviennent-ils avec le système autoimmunitaire
et/ou les nerfs pour mettre un terme et limiter la lésion ?
Premières découvertes relatives au Syndrome de Guillain-Barré
Les effets du syndrome de Guillain-Barré peuvent considérablement varier. Comme
mentionné ci-dessus, ce trouble affecte les nerfs qui perçoivent notre entourage
(chaleur, froid, rugosité, autres textures, etc) ainsi que ceux qui transmettent à nos
muscles des signaux afin qu’ils se contractent, qu’ils nous permettent de marcher,
d’écrire, de respirer, d’avaler, de parler, de sourire, etc. Dans le syndrome de Guillain-
Barré, les nerfs altérés ne peuvent plus accomplir ces fonctions correctement.
Si les nerfs périphériques sont endommagés, les patients peuvent, dans un premier
temps, développer des sensations anormales (ou réduites) telles qu’engourdissement,
picotements, sensation d’apathie, de chatouillement ou le sentiment d’avoir quelque
chose qui rampe sous la peau (fourmillements), électricité, vibrations, pour ne citer que
ces exemples. Ces sensations anormales se manifestent souvent dans les pieds, les
mains, voire même dans les gencives et au visage. Ils ont tendance à être identiques des
deux côtés du corps, et peuvent remonter le corps des pieds aux mains et au visage ou
dans le cas contraire, descendre.
Tout aussi souvent, les nerfs qui vont aux muscles sont lésés. La faiblesse et les
douleurs musculaires qui en résultent peuvent se révéler considérablement affligeantes
et invalidantes. Habituellement, les muscles des cuisses et des hanches sont touchés de
sorte que monter un escalier ou se lever d’une chaise devient difficile. En effet, ceci
incite souvent un patient à consulter un médecin. Si les bras sont affectés, soulever des
objets lourds devient difficile. Si les mains ou les doigts sont affectés, manier certains
objets, tels qu’un peigne, un crayon, des boutons, etc., peut être difficile. Les douleurs
ou les crampes vont souvent de pair avec une faiblesse musculaire. En effet, certains
patients sont victimes de douleurs, souvent décrites comme un « charley horse » (crampes,
spasmes) dans le dos, les fesses ou les cuisses comme l’un des premiers symptômes.
Des douleurs dans le bas du dos peuvent induire le médecin en erreur lorsqu’il
soupçonne la présence d’une variété de troubles autres que le syndrome de Guillain-
Barré, comme un tour de reins, un problème d’arthrite, etc. Toutefois, le développement
concomitant de troubles complémentaires, faiblesse, perte des réflexes tendineux, etc.,
permettent habituellement d’identifier la maladie du patient comme le syndrome de
Guillain-Barré.
Il arrive que les muscles qui contrôlent la respiration ne captent plus les signaux de
sorte que le patient éprouvera une gêne respiratoire. Les muscles de la déglutition
peuvent s’affaiblir et ses propres sécrétions le font dès lors tousser. Si les muscles
faciaux venaient à ne plus capter les signaux envoyés, il se pourrait que l’expression
devienne tordue, que le sourire se perde ou que la nourriture reste dans la poche de la
joue. De tels problèmes peuvent inciter une personne à rechercher une aide médicale.
Des difficultés pour uriner ou une incontinence ne constituent que rarement un premier
problème pour le patient.
Comme mentionné antérieurement, le syndrome peut également toucher les nerfs
autonomes de l’organisme et entraîner un changement de la tension artérielle, de la
fréquence cardiaque, de la température corporelle et de la vue. Même le contrôle
cérébral et hormonal des reins peut être affecté, entraînant ainsi une production
urinaire insuffisante ou excessive selon les cas et des taux sanguins anormaux, tels une
faible concentration en sels.
Contrairement à un accident vasculaire cérébral qui affecte spécifiquement un seul côté
de l’organisme, le syndrome de Guillain-Barré provoque habituellement une faiblesse et
des sensations anormales bilatérales.
Diagnostic
Comme on peut le constater à la suite des descriptions ci-dessus, les premières
anomalies dues au syndrome de Guillain-Barré, ainsi que les suivantes peuvent
considérablement varier. En outre, les symptômes peuvent se manifester très
rapidement, sur quelques heures, voire quelques jours ou parfois quelques semaines. Il
est dès lors parfois difficile d’établir le diagnostic du syndrome de Guillain-Barré, plus
particulièrement dans sa phase précoce. Il peut arriver, lorsqu’une personne consulte
un médecin pour la première fois, qu’elle ne soit sujette qu’à des sensations anormales,
comme des fourmillements dans les mains, les pieds et sur le visage ou qu’elle se
fatigue vite. Dans sa phase très précoce, une preuve objective du problème peut être
difficile à trouver, et la possibilité d’un trouble émotionnel, plutôt que la présence d’une
maladie organique véritable n’est pas à exclure.
Chez de nombreux patients, l’apparition rapide telle qu’on la décrit habituellement,
d’une égale faiblesse ou paralysie des deux jambes, des bras ensuite, se manifestent de
même que l’engourdissement ou la sensation de picotements, et le diagnostic peut être
posé plus instantanément. En règle générale, si les premières manifestations des
symptômes sont rapides (aiguës) et bilatérales (symétriques), le syndrome est plus
facile à diagnostiquer.
Une série de découvertes résultant d’un examen physique, ainsi que des études de
laboratoire, aident le médecin à poser son diagnostic. Des tests musculaires montrent la
faiblesse et des tests de sensation révèlent des déficits. On observe généralement une
perte des réflexes, notamment la souplesse au niveau des genoux. La conduction des
signaux électriques par les nerfs se prolongent ou ralentissent et les réponses
musculaires à la stimulation nerveuse deviennent anormales.
Les médecins peuvent utiliser des instruments à aiguilles et procéder à des tests de
vitesse de conduction nerveuse (VCN) et des tests d’électromyographie (EMG) afin de
détecter ces déficits.
De même, le liquide de la moelle épinière dans le dos contient habituellement une
protéine anormalement élevée, de sorte qu’une ponction lombaire afin de prélever une
certaine quantité de ce liquide est d’un grand secours. (En dépit des expériences au
cours des années précédentes, des maux de tête sont rares après cette intervention peu
agréable mais rarement douloureuse.)
Un diagnostic du syndrome de Guillain-Barré se fonde généralement sur l’évaluation
de diverses découvertes dont il est question ci-dessus. Une seule observation ne suffit
pas à poser un diagnostic.
Les critères dont il faut tenir compte pour établir le diagnostic du syndrome de
Guillain-Barré peuvent être résumés comme suit :
1. Apparition rapide, de quelques jours à trois (ou quatre) semaines d’une faiblesse,
conduisant parfois à une franche paralysie, affectant les deux côtés du corps de
manière relativement identique, et typiquement ascendante pour toucher les
jambes, ensuite les bras, et parfois même les muscles respiratoires et le visage.
2. Souvent, ceci s’accompagne d’anomalies sensorielles, telles que des sensations
réduites, des engourdissements, des fourmillements ou des douleurs.
3. Perte ou réduction assez marquée des réflexes tendineux.
4. Protéine du liquide céphalo-rachidien élevée, habituellement au 10ème jour
suivant l’apparition des symptômes, accompagné d’un comptage des cellules
normales du liquide céphalo-rachidien.
5. Electromyographie de la vitesse de conduction nerveuse (VCN-EMG) prouve le
ralentissement ou l’absence de conduction nerveuse.
6. Absence de toute autre cause justifiant la présence d’une neuropathie
périphérique, comme :
a. absence d’anamnèse concernant l’inhalation d’un solvant organique,
absorption de plomb ou de certains médicaments, tels que la
nitrofurantoïne ou la dapsone.
b. manque de preuves des causes infectieuses de neuropathies, telles
qu’observées dans la diphtérie, la poliomyélite.
c. manque de preuve de porphyrie intermittente aiguë.
d. analyses d’urines normales pour les métabolites de porphyrines.
De plus amples informations à ce sujet figurent ci-dessous et en annexe.
Des découvertes moins importantes souvent observées dans le syndrome de Guillain-
Barré et venant étayer le diagnostic de ce syndrome sont :
1. Début de récupération des forces après deux à quatre semaines, mais parfois pas
avant quelques mois après l’arrêt de la progression de la faiblesse.
2. Des changements concomitants de la tension artérielle et/ou des battements du
coeur, sont parfois perçus.
3. Une infection préalable, comme un mal de gorge ou tout autre signe d’infection
des voies respiratoires supérieures, ou des problèmes gastro-intestinaux,
accompagnés de diarrhées, de la 1ère à la 8ème semaine avant l’apparition des
symptômes du syndrome de Guillain-Barré. Ceci peut être observé dans 50 %
des cas.
Troubles potentiellement similaires au Syndrome de Guillain-Barré
Chez certains patients qui connaissent une évolution rapide de la faiblesse et/ou qui
sont en proie à des troubles sensoriels, des troubles ressemblant ou ayant en commun
des symptômes du syndrome de Guillain-Barré peuvent être suspectés. De tels troubles
incluent la mononucléose infectieuse, certaines malignités (ex. le myélome),
l’empoisonnement par des métaux lourds (ex. le plomb) et des anomalies au niveau des
globules rouges comme la porphyrie.
Certains de ces troubles sont brièvement abordés en annexe.
Cette section est probablement uniquement intéressante pour les patients dont on
cherche encore à établir le diagnostic afin d’expliquer les signes et les symptômes.
Toutefois, pour le lecteur moyen qui n’est intéressé que par le syndrome de Guillain-
Barré et non pas par ces troubles, l’appendice ne présentera que peu d’intérêt, voire
même pas du tout. Il souhaitera donc peut-être sauter cette section et poursuivre sa
lecture.
Gravité et évolution naturelle du Syndrome de Guillain-Barré
La gravité du syndrome de Guillain-Barré peut varier considérablement. Dans sa forme
légère, il peut provoquer un gonflement ou une démarche de canard et éventuellement
des fourmillements et une faiblesse des membres supérieurs pouvant gêner,
brièvement ou durant des jours ou des semaines, le patient dans sa vie de tous les jours.
Certains médecins, généralistes ou médecins de famille et internistes, ont décrit certains
patients se plaignant de fourmillements moyennement brefs et/ou d’une faiblesse des
membres accompagnant ou suivant une maladie virale, comme des maux de gorge ou
des diarrhées. Ces symptômes réunis peuvent constituer une forme très légère du
syndrome de Guillain-Barré.
A l’inverse de ces formes très légères, un patient présentant le syndrome de Guillain-
Barré peut, à l’autre extrême, être complètement paralysé et présenter de nombreuses
complications, parmi lesquelles l’incapacité de respirer, un pouls anormal, une tension
artérielle anormale, une congestion pulmonaire, des infections, et des caillots de sang
mettant en danger la vie du patient.
Un patient n’est que rarement frappé de paralysie totale, au point de se retrouver
incapable ne serait-ce que de remuer un doigt, hausser les épaules ou faire un clin
d’oeil. De tels patients peuvent effectivement être « enfermés » ou incapables de
communiquer. Ils peuvent encore entendre, ce qui permet au patient de communiquer
avec sa famille et avec le personnel médical.
Etant donné que la gravité du syndrome de Guillain-Barré est très variable, il est
difficile de donner une description d’un patient moyen. Les descriptions que l’on
retrouve dans la littérature concernant de grands groupes de patients laissent suggérer
qu’un patient « type » peut être malade et traité dans un centre de soins aigus et ensuite
dans un centre de rééducation, tout en étant suivi par un programme de rééducation
hors hôpital durant 3 à 12 mois. Parmi ces patients, 40 % peut-être requièrent une
ventilation assistée en raison de la faiblesse des muscles respiratoires. Plus de 50 %
certainement, et probablement plus de 90 % des patients finissent par guérir totalement
ou presque et continuent à vivre comme avant.
De 5 à 15 % des patients demeureront invalides à plus ou moins long terme. 35 %
environ seront peut-être frappés d’anomalies légères à long terme, comme la goutte au
niveau du pied ou des étourdissements. Jusqu’à 5 % peuvent mourir, habituellement de
complications pulmonaires (respiratoires) ou cardio-vasculaires.
En 1988, les résultats d’une grande étude auprès de patients atteints du syndrome de
Guillain-Barré ont été publiés et ont fourni quelques directives pour l’évaluation de la
rapidité de guérison des patients. Ces informations sont rapportées au chapitre
« Pronostic ».
Hospitalisation et premiers soins
Une fois le diagnostic du syndrome de Guillain-Barré posé, la plupart des patients sont
hospitalisés, s’ils ne le sont pas déjà. Malheureusement, l’évolution de ce syndrome n’est
pas prévisible, car des fonctions corporelles importantes, comme la respiration, la
tension artérielle, la fréquence cardiaque, la déglutition, la clairance des voies
respiratoires et le contrôle de la vessie peuvent être affectés. Des observations
minutieuses à l’hôpital sont souvent pratiquées par le département des soins intensifs.
Un traitement peut être rapidement instauré en cas de problèmes.
Certains médecins peuvent intervenir lors des premiers soins. Ceux-ci peuvent être un
médecin généraliste ou un médecin de famille, un spécialiste tel qu’un interniste ou un
neurologue, un pneumologue, un physiothérapeute ou un kinésithérapeute spécialisé
en rééducation. Dans les premiers stades des cas graves, les soins infirmiers sont très
importants. Généralement, un traitement continu par kinésithérapie est instauré.
Problèmes émotionnels
Au cours des premiers stades de la maladie, plus particulièrement pour le patient en
soins intensifs, les manifestations peuvent être très effrayantes. La plupart des patients
atteints du syndrome de Guillain-Barré étaient auparavant en très bonne santé et le fait
de se retrouver tout à coup paralysés, désemparés, sous perfusion, avec un cathéter
vésical et un moniteur cardiaque qui fait bip de manière continue et monotone, peut
provoquer un choc émotionnel. Si les bras sont trop faibles, se brosser les dents, se
nourrir ou se gratter en cas de démangeaisons peut devenir impossible. Si un appareil
respiratoire est nécessaire, l’incapacité de parler et de communiquer, accompagnée d’un
sentiment d’isolement peut devenir très frustrante. Le sentiment d’inutilité et de
désespoir, des pensées d’une mort possible, et la menace d’une invalidité irréversible,
d’une dépendance, et la perte de revenus peuvent, d’un point de vue émotionnel, se
révéler accablants. Il est utile pour le patient et pour sa famille de se rappeler que la
majorité des patients victimes du syndrome de Guillain-Barré ont toujours un pronostic
favorable, finissent, pour la plupart, par remarcher et que beaucoup reprennent une vie
tout à fait normale. Les patients peuvent présenter une série de réactions émotionnelles
à l’égard de la faiblesse, l’imprévisibilité et d’autres aspects du syndrome de Guillain-
Barré, y compris le reniement, le choc, et l’incrédulité (ceci ne peut pas m’arriver, je dois
avoir une maladie plus banale et guérissable, etc.); la crainte ‘(que va-t-il m’arriver à
moi, à ma famille, serais-je malade longtemps, puis-je y faire face ?); la colère (pourquoi
faut-il que ça m’arrive à moi ? Qu’ai-je fait pour mériter cela ?, je ne mérite pas ça);
chantage (si je guéris vite ou peux me passer rapidement du respirateur ou suis atteint
d’une maladie plus bénigne, en échange je serai … satisfait, je ferai ci et ça, etc.); la
frustration (j’en ai assez d’être à l’hôpital, je veux rentrer chez moi, j’en ai assez de
devoir toujours compter sur les autres pour m’aider, de dépendre d’eux); la dépression
(je me sens vraiment mal, je ne guérirai jamais, je ne mérite pas une telle punition, je
suis au bout du rouleau, je n’en peux plus); et enfin l’acceptation (je ferai tout ce que je
peux, ça pourrait être pire, Dieu merci je suis toujours en vie, je peux en fin de compte
marcher avec une seule canne, sans canne, etc.).
Les patients atteints du syndrome de Guillain-Barré, plus particulièrement les patients
en soins intensifs ou ceux sous respiration artificielle, peuvent se sentir bien
émotionnellement; dans le cas contraire, voici quelques suggestions destinées au
personnel hospitalier et à la famille:
1. Au début de son séjour à l’hôpital, on peut expliquer la maladie au patient et
l’informer de ses chances de guérison. Si la famille, les amis, le personnel médical
comprennent également la maladie, ils peuvent adopter une attitude plus
positive face au patient.
2. Le patient sous respiration artificielle se sentira moins frustré si une méthode de
communication avec les autres est instaurée. La Fondation du syndrome de
Guillain-Barré dispose de diverses cartes permettant de communiquer. Sur
celles-ci figurent en grands caractères, les principaux problèmes auxquels le
patient peut être confronté. Une infirmière ou un membre de la famille peut
utiliser ces cartes pour communiquer avec le patient en indiquant les différents
points afin d’obtenir du patient un simple oui ou non de la tête ou un clignement
de l’oeil en guise de réponse. Pour obtenir ces cartes, il vous suffit d’écrire à la
Fondation (cfr. page 44 pour l’adresse).
3. Il est utile d’avoir un personnage central sur qui le patient et les membres de sa
famille peuvent compter pour obtenir des explications sur l’état du patient ou de
la thérapie à suivre. Dans le meilleur des cas, il devrait s’agir d’une personne
accessible, sachant parler aux malades. Dans un hôpital aigu, il s’agit souvent de
l’interniste, et dans un centre de rééducation, d’un physiothérapeute (cfr. page
20), mais il peut aussi bien s’agir d’un membre du personnel soignant.
4. Des explications fournies par les infirmières, les spécialistes de la respiration, les
kinésithérapeutes, etc, sur leurs activités permettront de dissiper l’angoisse du
patient lorsque des thérapies méconnues sont effectuées.
5. Des visites fréquentes de la famille et des amis s’avéreront réconfortantes et
apporteront un soutien moral.
6. Particulièrement dans une salle de soins intensifs dépourvue de fenêtres, une
horloge, un calendrier électrique, un radio, une lumière de nuit peuvent aider le
patient à suivre les heures du jour et de la nuit, à garder un contact avec le
monde extérieur, à améliorer son orientation et à minimiser son désarroi.
7. Si des sensations anormales venaient à se présenter, le patient peut se sentir
soulagé s’il sait que celles-ci sont normales et qu’elles peuvent être souvent
contrôlées (cfr. page 13).
8. Si l’on permet au patient de parler de ses réactions émotionnelles, comme la
colère, la frustration et la crainte, cela l’aidera à faire face à ces sentiments.
9. Si la famille et des amis passent du temps au chevet du patient et pratiquent
avec lui certaines activités (soins, lecture, jeux de cartes, discussions au sujet des
dernières nouvelles de la famille, etc), ceci réduira le sentiment d’isolement et
d’inutilité qu’un séjour prolongé à l’hôpital peut susciter chez un patient.
Traitement précoce
Lorsque le diagnostic du syndrome de Guillain-Barré a été posé, divers traitements sont
habituellement instaurés. Ceux-ci peuvent être des méthodes spécialement conçues
pour minimiser la paralysie liée au syndrome de Guillain-Barré ou pour traiter
certaines complications fréquentes du syndrome de Guillain-Barré et des traitements
classiques afin de traiter les complications propres à tout patient paralysé.
Traitements spécifiques
Quelques méthodes ont été utilisées dans le but d’essayer d’écourter la durée de la
paralysie. Ces traitements incluent les corticostéroïdes et la plasmaphérèse.
Les corticostéroïdes
Des doses élevées de corticostéroïdes, hormones normalement produites par la glande
surrénale (située au dessus des reins) ont été utilisées et ont donné des résultats divers.
Leur efficacité est toujours remise en question. Une étude de grande envergure réalisée
il y a quelques années en Grande-Bretagne a démontré que les corticostéroïdes n’étaient
pas efficaces. Toutefois, suite à cette étude, des études complémentaires sont en cours
afin d’évaluer les effets de doses élevées de corticostéroïdes dans le syndrome de
Guillain-Barré.
La plasmaphérèse
La plasmaphérèse (échange ou soustraction plasmatique) est un processus par lequel
on prélève une certaine quantité du sang du patient, on sépare la partie liquide et on
réinjecte les globules rouges dans l’organisme. Cette technique a été utilisée dans
plusieurs cas graves du syndrome de Guillain-Barré. Les résultats d’une grande étude
multicentrique sur les effets de la plasmaphérèse sur les patients gravement atteints du
syndrome de Guillain-Barré, publiés en 1985, indiquent qu’en moyenne, le pronostic
des patients traités par plasmaphérèse était meilleur que celui des patients n’ayant pas
bénéficié de ce traitement. Ils restaient moins longtemps sous respiration artificielle et
remarchaient plus vite que les patients non traités. On peut dès lors en conclure que la
plasmaphérèse semble être un traitement prometteur du syndrome de Guillain-Barré.
La procédure de la plasmaphérèse nécessite que le patient soit perfusé au niveau du
bras afin de prélever du sang, et que l’on place une seconde perfusion à l’autre bras
pour le retour du sang. Il peut arriver que la procédure dure 2 à 3 heures.
Une certaine prudence s’impose lorsque l’on procède à la plasmaphérèse. Cette
technique requiert en effet un équipement spécial qui n’est disponible que dans de
grands hôpitaux et centres médicaux. Dans l’étude multicentrique, les médecins et le
personnel médical avaient une certaine expérience de la plasmaphérèse et des patients
atteints du syndrome de Guillain-Barré. Dans cette étude également, on a procédé à une
plasmaphérèse chez des patients soit 30 jours, soit 2 semaines après l’apparition des
premiers signes de la maladie. Le pronostic des patients du second groupe était
nettement meilleur. L’étude multicentrique n’a pas indiqué les effets que pourrait
entraîner une plasmaphérèse si elle était effectuée après le 30ème jour de maladie.
En dépit des limites décrites ci-dessus concernant la plasmaphérèse, les données
actuellement disponibles suggèrent que cette thérapie devrait probablement être
envisagée pour des patients porteurs du syndrome de Guillain-Barré au tout début de
leur maladie s’ils sont gravement atteints ou si leur état se dégrade. Il serait préférable
que le médecin traitant prenne la décision de procéder à une plasmaphérèse en fonction
de chaque patient, après avoir considéré tous les aspects de sa situation. A partir de ce
document, les données des patients déjà traités sont en cours d’analyse afin de mieux
définir le rôle de la plasmaphérèse dans le cas du syndrome de Guillain-Barré.
Les gammaglobulines
En 1988 et 1989, quelques chercheurs ont rapporté les effets bénéfiques de doses élevées
de gammaglobulines ou d’immunoglobulines dans le traitement d’un nombre restreint
de patients gravement atteints par le syndrome de Guillain-Barré. Dès le mois d’août
1990, le groupe d’études néerlandais du syndrome de Guillain-Barré a rapporté les
résultats préliminaires d’une grande étude, indiquant que la thérapie par injection
intraveineuse de gammaglobulines semblerait au moins aussi efficace que la
plasmaphérèse. Ces résultats ont également été publiés dans un « National Institutes of
Health Consensus Statement ». A partir de ce document, une analyse plus poussée des
données de l’étude, ainsi que d’autres études visant à les confirmer sont attendues afin
de permettre de définir le rôle des gammaglobulines dans le traitement du syndrome
de Guillain-Barré. La thérapie par immunoglobulines présente quelques avantages
inhérents par rapport à la plasmaphérèse, parmi lesquels l’absence de nécessité d’un
équipement spécialisé et de personnel qualifié et donc la possibilité d’administrer ce
traitement plus facilement. Des informations plus fiables sur la thérapie par
gammaglobulines pour le syndrome de Guillain-Barré seront, nous l’espérons,
disponibles très prochainement.
La plupart des autres traitements ont pour but de prévenir ou de traiter les
complications du syndrome de Guillain-Barré. Par exemple, le patient paralysé, alité,
est prédisposé à divers problèmes qui peuvent souvent être évités.
Problèmes organiques internes
En présence d’anomalies organiques internes, plusieurs traitements sont possibles.
Les mesures de la capacité respiratoire peuvent être effectuées chez un patient alité,
particulièrement au début de son hospitalisation, sur une base journalière et peuvent
même avoir lieu plusieurs fois par jour. Si des tests de respiration en série et des
examens physiques indiquent une faiblesse suffisante des muscles respiratoires, une
ventilation assistée peut être instaurée. Par exemple, si la capacité vitale d’un patient
(c’est-à-dire la quantité ou le volume d’air expiré après une profonde inspiration) tombe
en deçà des 2 litres, l’insuffisance respiratoire peut être imminente. Si elle tombe à 1,5
litre, l’intubation (c’est-à-dire l’introduction d’un tube de respiration dans la trachée) et
la ventilation mécanique sont normalement indiquées. Il arrive que certains hôpitaux
utilisent éventuellement une petite sonde placée sur la peau et reliée par un fil à un petit
instrument servant à mesurer la teneur en oxygène du sang (pulsoxymétrie). Cette
méthode utilise l’oxygénation du sang comme l’indice d’une respiration suffisante, et la
ventilation mécanique est assurée. Environ 40% des patients développent une
insuffisance des muscles respiratoires nécessitant une ventilation mécanique.
Pour la mise en place d’une ventilation mécanique, un tube (tube endotrachéal) est
introduit par la bouche ou le nez vers les voies respiratoires (trachée), et relié à un
appareil respiratoire (ex. Bennett MA-1). En cas de ventilation mécanique, plusieurs
méthodes peuvent être ajoutées (aspiration, aérosols, micronébulisation, etc) afin
d’éliminer les secrétions au niveau des poumons et de prévenir la pneumonie.
Le patient sous respiration artificielle ne peut pas parler et peut dès lors faire appel à
des méthodes alternatives pour communiquer avec le personnel hospitalier et avec sa
famille. Si ses mains le permettent, un crayon et du papier attaché à un écritoire
peuvent faire l’affaire. Le patient extrêmement faible peut apprendre un système de
codes tel que des clignements d’yeux ou des petites tapes des doigts pour dire « oui » ou
« non ». Même le patient le plus faible peut continuer à entendre parfaitement, même s’il
est complètement paralysé. Dès lors, des mots d’encouragement et des explications sur
les activités autour de lui peuvent le réconforter. Le patient reste sous ventilation
artificielle jusqu’à ce que ses muscles respiratoires soient redevenus suffisamment forts.
Diverses méthodes sont utilisées afin de déterminer le moment où les forces sont
suffisantes pour pouvoir se passer de toute ventilation assistée ou appareil respiratoire.
Le flux sanguin a tendance à ralentir dans les jambes et les veines pelviennes des
patients paralysés, et conduit à un gonflement des jambes (oedème) et à la formation de
caillots de sang (thrombus) dans les veines profondes, pouvant atteindre les poumons
(embolie pulmonaire). Plusieurs méthodes sont disponibles pour réduire la formation
d’oedèmes et de caillots. Celles-ci incluent l’utilisation d’anti-coagulants (injection
d’héparine) et la compression intermittente des membres afin d’empêcher la formation
de caillots. Des jambes gonflées peuvent être soulagées par l’élévation des jambes,
l’utilisation de bas élastiques spéciaux (ex. Bas Kendall) et la compression intermittente
des membres.
La constipation peut être un problème particulièrement gênant. Plusieurs facteurs
peuvent y contribuer, notamment la paralysie et l’alitement associés à un manque de
motilité intestinale, l’environnement hospitalier étranger et les changements inhabituels
du régime alimentaire. Une série de méthodes peuvent être utilisées pour traiter la
constipation : entre autres le lait de magnésium, les laxatifs, comme le sulfosuccinate de
sodium (Colace®), ou les agents tels que le psyllium (Metamucil®) et même certains
produits n’ayant pas été initialement conçus pour traiter la constipation, comme le
lactulose (Chronulac®), commercialisé à l’origine sous le nom de Cephulac® pour
traiter la confusion mentale liée à l’insuffisance hépatique (encéphalopathie hépatique).
(La dose de départ proposée est de 3 cuillerées à soupe ou 45 cc, 4 fois par jour, jusqu’à
ce que les intestins du patient se remettent à bouger, ensuite de 1 à 3 cuillerées à soupe
par jour).
Dans le syndrome de Guillain-Barré, on peut observer une tension artérielle élevée ou
faible ainsi qu’une fréquence cardiaque anormalement lente ou rapide. Une pression
artérielle basse peut éventuellement contribuer à un élargissement ou à une dilatation
des veines des jambes lorsque les muscles de celles-ci sont flasques. Cette dilatation et
l’inactivité peuvent contribuer à une concentration du sang dans les veines de sorte qu’il
ne retourne pas au coeur aussi rapidement que d’habitude. Les liquides intraveineux
visant à augmenter le volume sanguin total, ainsi que des bas élastiques et une légère
élévation des jambes peuvent se révéler bénéfiques. Un certain nombre de médications
sont disponibles pour le traitement d’une fréquence cardiaque basse (ex. atropine),
d’une fréquence cardiaque rapide (ex. bêta-bloquants, antagonistes calciques et
digoxine) et des variations de la tension artérielle. La rétention urinaire peut requérir le
drainage de la vessie à l’aide d’une sonde, appelée un cathéter de Foley.
Les taux sanguins peuvent devenir anormaux. Par exemple, dans le syndrome de
Guillain-Barré, le taux de sodium peut diminuer et est associé à une sécrétion excessive
d’une hormone utilisée dans le but de réduire la production d’urine (hormone
antidiurétique). Les traitements pour ce genre de troubles peuvent être l’utilisation de
diurétiques forts, des médications visant à augmenter la production d’urine, comme par
exemple la furosémide (Lasix®) l’administration intraveineuse de solutions salines (sel),
une restriction de l’absorption d’eau, et l’utilisation d’autres médications comme la
déméclocycline (qui s’est avérée être un antibiotique de type tétracycline) et l’urée.
Rééducation et soins généraux
Même au tout début de l’hospitalisation, le processus de rééducation peut être instauré.
Un programme de rééducation peut être donné de manière optimale sous le contrôle
d’un physiothérapeute, spécialiste en rééducation et en médecine physique. En effet, la
rééducation peut constituer la partie la plus importante des soins dispensés au patient,
même dans la phase la plus précoce de la maladie, plus particulièrement lorsque la
paralysie est significative et empêche tout mouvement des membres. Le
kinésithérapeute, conformément aux conseils du physiothérapeute, peut soumettre les
membres à quelques exercices physiques passifs en les bougeant lui-même. Chez
certains patients, de tels traitements peuvent prévenir le raidissement ou les
contractions musculaires semi-permanents anormaux. Chez les patients atteints du
syndrome de Guillain-Barré, ils peuvent également limiter l’atrophie musculaire, les
escarres ou le décubitus. On accorde généralement une attention toute particulière au
genou, à la cheville, la hanche, l’épaule, le coude et les articulations de la taille. Le
mouvement des membres peut également aider à rester conscient de la position des
articulations (proprioception). En outre, la présence journalière d’un kinésithérapeute et
d’un ergothérapeute au chevet du patient constitue un effort professionnel
supplémentaire pour contrôler l’apparition éventuelle d’escarres. Leur présence a
également pour but de rappeler aux infirmières et aux autres membres du personnel
qu’eux aussi doivent veiller à les prévenir.
L’alitement prolongé d’un patient paralysé peut provoquer un affaissement des tissus
sur les proéminences osseuses (escarres ou décubitus). Ce peut être un problème
particulièrement difficile à traiter mais il peut souvent être évité. Certaines parties du
corps ont des quantités relativement faibles de tissus souples sur les proéminences
osseuses et présentent donc un risque plus élevé de développer des escarres. Ces zones
sont entre autres, les talons et le bas du dos (zone sacrée). Un certain nombre de
méthodes permettent de prévenir le décubitus. Celles-ci préconisent de tourner
fréquemment le patient, une méthode fortement conseillée mais qui peut exiger du
personnel beaucoup de temps. D’autres méthodes qui nécessiteraient moins de temps
sont l’emploi d’une alèse en mousse, parfois appelée « boîte à oeufs » en raison de sa
forme. Des lits spécialement conçus pour réduire la pression localisée peuvent se
révéler utiles pour le patient occasionnellement atteint de paralysie extensive. Parmi les
exemples de pareils lits, il convient de citer le Clinitron® qui semble offrir l’effet d’un
coussin d’air sur lequel le patient est couché. De tels lits peuvent aider à éviter une
pression localisée continue.
Le patient paralysé est également en proie à un fléchissement du pied que l’on peut
éviter en recourant à certaines méthodes, dont un marchepied fixé à l’extrémité du lit et
sur lequel le pied peut reposer, un repose-pied recouvert d’une peau de lapin ou un en
plastique, recourbé, dont le côté intérieur est garni d’une peau de mouton, ce qui
permet de poser le pied à un angle presque normal par rapport au lit.
Sensations anormales (Paresthésies)
Dans les phases précoces du syndrome, et même tout au long de sa durée, le patient
peut être en proie à des difficultés et des frustrations dues à des sensations anormales.
La frustration se manifeste parce que les sensations sont véritablement ressenties par le
patient et peuvent être très graves ou gênantes, sans être motivées par des stimuli
extérieurs (par exemple la sensation de douleur sans blessure) et peuvent être difficiles
à contrôler. En outre, elles peuvent être difficiles à démontrer, à mesurer ou à
documenter. Prenons l’exemple du patient qui perçoit des vibrations alors qu’il est
parfaitement calme dans son lit, un phénomène qu’a connu l’auteur. Un autre exemple
est le sentiment de douleur sans blessure sous-jacente. La douleur peut être si manifeste
pour que les analgésiques habituellement prescrits dans pareil cas n’apportent aucun
soulagement, et que des narcotiques, au point d’éventuellement ne plus pouvoir s’en
passer, puissent être envisagés. Le médecin traitant peut être contraint de justifier
l’emploi de tels médicaments pour un problème dont il ne peut prouver l’existence.
D’autres anomalies sensitives peuvent être subtiles et difficiles à décrire, même pour le
patient. Un patient, par exemple, toussait, s’étranglait et aspirait l’eau glacée qui lui
servait à prendre ses médicaments. La température ambiante de l’eau était facilement
tolérée. Ce problème reflétait probablement en partie, une diminution de la sensation
par les récepteurs du froid dans la gorge. La plupart des différents troubles sensitifs se
résolvent habituellement avec le temps. Des sensations anormales persistantes, pour
autant qu’elles soient suffisamment gênantes, peuvent parfois être soulagées par une
variété de thérapies. Celles-ci peuvent être des approches simples et relativement sûres
telles que des analgésiques (anti-douleurs) vendus en pharmacie sans prescription, dont
l’aspirine (A.S.A.) et l’acétaminophène (Tylenol®). Certaines personnes trouvent que
des applications locales de chaleur, plus particulièrement de chaleur humide, ou de
froid pourraient se révéler bénéfiques. Si ces mesures initiales relativement sûres
n’apportaient pas le soulagement escompté, des approches alternatives telles que les
médications soumises à une prescription, peuvent être envisagées, particulièrement
pour traiter les douleurs persistantes. Les médications qui ont été utilisées pour traiter
la dépression, comme l’amitriptyline (Elavil® et Pamelor®) à des doses supérieures à 75
mg, au coucher et celles utilisées pour traiter les psychoses et les nausées, comme la
perphenazine (Trifalon®), 4 mg trois fois par jour, peuvent être essayées.
D’autres médications utilisées pour traiter des attaques et dont il s’est avéré qu’elles
stabilisaient les membranes nerveuses, comme la phenytoïne (Dilantin®) ou la
carbamazepine (Tegretol®) peuvent être envisagées. Etant donné que ces agents
peuvent présenter des effets secondaires importants, la décision de les utiliser devrait
évaluer les bénéfices potentiels par rapport aux risques. Parfois, la douleur peut être
soulagée au moyen d’un stimulateur nerveux électrique transcutané (TENS), un
appareil portable alimenté par des piles et qui fournit un courant électrique vers la peau
et les nerfs sous-jacents. L’immersion dans une piscine thérapeutique peut également
apaiser la douleur.
Il est important de se rendre compte des complications et que les traitements du
syndrome de Guillain-Barré ne sont dès lors pas prévisibles. Les traitements sont pour
la plupart considérablement individualisés.
Stade intermédiaire et rééducation
L’évolution du syndrome de Guillain-Barré peut varier de quelques jours à quelques
semaines. Habituellement, un léger degré d’affaiblissement (paralysie, faiblesse, etc…)
s’établit pendant une période variable – des jours à des semaines, occasionnellement
plus longtemps.
Lorsque le patient ne présente plus aucune complication médicale, comme des
difficultés respiratoires et des infections, et qu’il a retrouvé une certaine force
musculaire, le traitement dans un hôpital aigu n’est généralement plus nécessaire. Une
kinésithérapie est poursuivie et si le patient est encore faible, il sera transféré dans un
centre de rééducation.
La décision de placer un patient dans un centre de rééducation est habituellement prise
individuellement en tenant compte des problèmes du patient. Certains médecins
hésitent à placer des patients atteints du syndrome de Guillain-Barré dans des centres
de rééducation, craignant un état dépressif. La majorité des patients en centres de
rééducation ont généralement subi des amputations, des accidents vasculaires
cérébraux, des blessures cérébrales dont les chances de guérison sont limitées. Les
médecins peuvent craindre que les patients atteints du syndrome de Guillain-Barré
soient en proie à une dépression du fait de se trouver parmi d’autres patients dont on
peut parfois s’interroger sur les chances de guérison. Pourtant, les patients atteints du
syndrome de Guillain-Barré, ainsi que leur famille, devraient être conscients que leurs
chances de guérison sont plutôt bonnes. Ainsi, si un patient est transféré dans un centre
de rééducation, ce transfert peut être vu, de manière optimiste, comme un processus
éducatif, une opportunité de ré-apprendre à utiliser correctement divers groupes
musculaires à mesure que les forces musculaires reviennent.
La rééducation n’améliore pas la régénération des nerfs et n’affecte donc pas le retour
de la stimulation nerveuse vers les muscles (innervation musculaire). En revanche, un
objectif principal de rééducation est d’aider le patient à optimaliser l’utilisation de ses
muscles à mesure que les influx nerveux reviennent et d’adapter son mode de vie à des
limitations fonctionnelles persistantes.
Dans le centre de rééducation, en plus d’aider le patient à recouvrer l’utilisation de ses
muscles, toute complication médicale persistante est traitée. Ceci peut inclure le
contrôle de l’hypertension artérielle, des antibiotiques contre les infections, le traitement
de caillots de sang, etc.
Les forces reviennent habituellement selon un schéma descendant; les forces reviennent
habituellement d’abord dans le bras et dans la main et ensuite seulement dans les
jambes. Souvent, les droitiers observent un retour plus rapide des forces de leur côté
gauche et inversement. A mesure que le patient retrouve des forces dans les bras, il est à
nouveau capable d’accomplir des choses qu’il avait auparavant l’habitude de faire tout à
fait naturellement, tels que les soins bucco-dentaires, couper sa viande, etc. Au fur et à
mesure que ces tâches routinières reviennent, le succès peut être, d’un point de vue
émotionnel, profondément satisfaisant, donnant carrément lieu à des pleurs auxquels se
mêlent des larmes de joie.
La rééducation dans de nombreux centres est réalisée grâce aux efforts coordonnés de
plusieurs professionnels animés par un même esprit d’équipe. Les membres de cette
équipe peuvent être, selon les besoins spécifiques du patient, un physiothérapeute, un
kinésithérapeute, un ergothérapeute, une infirmière agréée, un interniste, un
psychologue, un psychiatre, un assistant social, etc. Chaque membre de l’équipe met ses
propres compétences au service du patient. Une réunion d’équipe peut se tenir à
intervalles réguliers, afin de déterminer l’état du patient, d’évaluer les progrès et de
prévoir les soins supplémentaires. L’objectif général de l’équipe est de soutenir le
patient afin de maximiser l’utilisation de la fonction retrouvée et en fin de compte de
pouvoir reprendre un train de vie normal. Heureusement, le patient sera capable de
mener une vie presque normale. Pour ces patients dont la guérison est incomplète,
l’objectif est d’adapter leur style de vie aux limitations fonctionnelles persistantes.
Le physiothérapeute (à ne pas confondre avec un psychiatre), un médecin spécialisé en
médecine physique et en rééducation coordonne et surveille habituellement l’ensemble
du programme de rééducation.
Un ergothérapeute apprend au patient des exercices visant à renforcer les membres
supérieurs – épaules, bras, mains et doigts. Une aide est octroyée afin de retenir ou de
réapprendre de nombreuses activités fréquemment accomplies comme tenir un
crayon, utiliser un ustensile, etc. Des tests musculaires peuvent être réalisés, et des
exercices sont conçus dans le but de renforcer les muscles affaiblis, comme les petits
muscles des mains. Pour renforcer les mains, le patient recevra une balle en caoutchouc
qu’il pressera de manière répétée. Pour renforcer les muscles des doigts, une bande de
caoutchouc peut être placée au-dessus des doigts et on demande au patient d’étendre
alternativement les doigts séparément et de les ramener ensuite en arrière ensemble, la
force de la bande de caoutchouc contre les doigts étirés étant utilisée pour engendrer
une résistance au mouvement du doigt.
Des tests peuvent être effectués afin de déterminer l’état sensoriel de la main. Par
exemple, on peut demander au patient de détourner le regard et de plonger sa main
dans un bol de sable contenant des objets consistants de formes différentes comme un
morceau de marbre, une clé, une gomme, un crayon, une épingle de sûreté fermée, etc.
La capacité du patient à discerner sans regarder, la présence de ces objets dans le
récipient de sable et, après les avoir retirés, de les identifier en fonction de leur forme et
de leur consistance particulières constitue un indice de recouvrement de la sensibilité
des doigts.
Le kinésithérapeute met l’accent sur les exercices visant à maintenir le tonus et à
renforcer les membres inférieurs, et apprend finalement au patient à marcher de
manière aussi autonome que possible. Pour ce faire, il recourt à toute une série de
méthodes qui lui permettent d’atteindre ces objectifs. Au départ, le patient, vêtu d’un
gilet de sauvetage peut être transféré d’une civière submersible, soulevée dans une
piscine à une profondeur adéquate de sorte qu’il puisse marcher en ne supportant
qu’une partie de son poids, le gilet de sauvetage et l’eau lui permettant de flotter et de
ne supporter qu’une partie de son poids. Dans ces conditions d’hydrothérapie, le
patient peut marcher de manières très différentes y compris la démarche normale.
L’immersion dans une piscine thérapeutique peut également apaiser la douleur
musculaire. A mesure que les forces reviennent, le patient peut être soumis à des
exercices au tapis afin de renforcer certains groupes de muscles. Par exemple, le patient
peut être allongé sur le dos sur un tapis, les genoux élevés sur un support en
caoutchouc triangulaire en mousse, et doit soulever progressivement des poids placés
sur la cheville, ce qui peut aider le patient à augmenter son endurance musculaire en
levant et en abaissant alternativement le pied. Lever et descendre lentement la cheville
permet une plus grande utilisation des muscles et facilite un meilleur développement
qu’en laissant tomber la cheville avec gravité. D’autres exercices peuvent être pratiqués
afin de renforcer la musculature au niveau des hanches. Le patient peut par exemple
être placé sur un côté afin d’exécuter les exercices comprenant le lever du haut de la
jambe et le maintien en position verticale à l’opposé de la gravité. A mesure que les
forces reviennent, d’autres exercices peuvent être pratiqués afin de maintenir la force
musculaire à mesure que l’innervation s’améliore. On peut recourir à un vélo
d’appartement ainsi qu’à des exercices progressifs de résistance conçus pour redonner à
la jambe une force constante pendant que le genou effectue les divers mouvements
tandis que le patient est assis.
A mesure que les forces dans les jambes reviennent, des appareils destinés à aider le
patient peuvent être utilisés afin de fournir un équilibre et de le soutenir lorsqu’il
marche. Ceux-ci peuvent être des barres parallèles qui permettent au patient d’obtenir
un équilibre maximal en s’appuyant des deux mains sur un support solide. Ensuite, un
déambulateur à roues peut être utilisé qui, pour un patient instable, peut être placé
devant lui et lui fournit un appui important. Si l’équilibre est meilleur, un déambulateur
sans roues peut être utilisé, le patient le soulève à chaque pas. L’étape suivante peut être
l’emploi de béquilles sous les bras et ensuite au niveau des avant-bras, et puis de
cannes. Une canne pourvue de quatre petits pieds offre une grande stabilité. Si le
patient bénéficie d’une force et d’un équilibre suffisants, une canne traditionnelle peut
suffire lorsqu’il marche. En fin de compte, dans la mesure du possible, le patient
parvient à marcher de manière tout à fait autonome sans le moindre appareil
d’assistance. Durant le processus de rééducation, l’attention est dirigée vers les
mécanismes corporels intrinsèques, en évitant les mécanismes de substitution des
muscles les plus forts pour les plus faibles, et en prévenant la tension ou la fatigue
musculaire.
Pour les patients qui présentent des faiblesses persistantes d’un groupe musculaires,
diverses méthodes (appareils orthopédiques) peuvent être utilisés afin de circonvenir
l’invalidité. Par exemple, un fléchissement du pied peut être traité à l’aide d’une orthèse
pour la cheville et le pied (MAFO), un appareil en plastic léger qui se place derrière la
jambe et sous le pied. Pour le patient qui a des difficultés pour saisir des objets, des
poignées d’ustensiles peuvent être fixées sur ceux-ci à l’aide de gros tuyaux en
caoutchouc-mousse afin de permettre une meilleure prise de l’ustensile; le bord d’une
assiette peut être muni d’un « panneau » métallique de sorte que le patient puisse pousser
la nourriture contre ce panneau à l’aide d’une fourchette ou d’une cuiller, ce qui lui
permet de mettre la nourriture dans le couvert. Une bande velcro autour de la poignée
de la canne peut maintenir la main du patient ayant une mauvaise prise sur la poignée
lui permettant ainsi d’utiliser la canne. Des exercices de résistance progressifs peuvent
également l’aider à renforcer certains groupes musculaires et certaines fonctions.
Outre les ergothérapeutes et kinésithérapeutes, d’autres personnes peuvent participer à
la rééducation du patient. Il peut s’agir d’infirmières, d’assistants sociaux, de
psychologues.
Ces derniers peuvent jouer un rôle considérable dans le soutien du patient et de sa
famille en abordant les nouveaux problèmes, pouvant également être affligeants tels
que paralysie, dépendance, perte de revenus et toute une multitude de problèmes
d’ordre émotionnel. Les réactions émotionnelles propres à de graves maladies peuvent
être la frustration, la dépression, l’apitoiement sur soi, le refus, la colère, etc. Etant
donné que le pronostic du patient atteint du syndrome de Guillain-Barré est
relativement optimiste, malgré la gravité potentielle de la maladie, une approche
pratique est de considérer un jour à la fois pendant la rééducation.
Durant la période de guérison, une série de tests de vitesse de conduction nerveuse et
une électromyographie (VCN-EMG) peuvent être réalisées afin de démontrer par le
biais de l’activité électrique, l’amélioration de la fonction musculaire et nerveuse. Il est
intéressant de constater qu’une amélioration clinique des forces peut survenir avant que
l’on observe des améliorations de l’EMG. Donc, d’un point de vue pratique, la
récupération des forces musculaires du patient peut constituer un bon indice.
L’information fournie par le VCN-EMG peut favoriser l’estimation de la rapidité du
recouvrement escomptée du patient. Ce thème est abordé plus en détails dans la
section intitulée « Pronostic ».
Quelques différences entre les patients atteints du syndrome de Guillain-Barré et les
autres patients d’un centre de rééducation, appellent un commentaire. La plupart des
patients dans ce genre d’hôpitaux ont été victimes d’accidents vasculaires cérébraux,
d’amputations ou de lésions cérébrales ou spinales et recouvreront certaines de leurs
fonctions, mais de manière plus limitée. En revanche, les chances de retrouver
totalement un style de vie presque normal sont plutôt bonnes pour le patient atteint du
syndrome de Guillain-Barré. En outre, bien que la plupart des patients en centre de
rééducation soient considérablement encouragés à s’exercer pour obtenir une tolérance
maximale, ceci n’est habituellement pas recommandé pour le patient Guillain-Barré.
Des exercices excessifs peuvent provoquer des douleurs, des crampes, des faiblesses et
l’épuisement des muscles qui reçoivent un apport nerveux insuffisant, ce qui finalement
provoque une rechute temporaire. Dès lors, on conseille une certaine modération au
niveau des exercices. Les patients devraient généralement être autorisés à faire des
exercices sans que cela ne suscite douleurs et fatigue musculaires.
Fatigue
Certains patients qui ne sont pas complètement guéris se sentent fatigués après une
activité soutenue, voire même épuisés; ceci peut devenir un problème significatif. Ces
patients peuvent se sentir en bonne forme au début de leurs activités, comme marcher,
mais ils peuvent à la suite d’une activité soutenue, développer une faiblesse ou se sentir
fatigués et ensuite être en proie à un réel épuisement et à un effondrement. La fatigue
s’accompagne souvent de crises de douleurs musculaires ou d’autres sensations
anormales.
Des tests standard de la force musculaire, tels qu’ils peuvent être pratiqués par les
kinésithérapeutes, etc, chez ces patients qui semblent en voie de guérison, peuvent
révéler une force normale et donc masquer une guérison incomplète du patient qui a
tendance à se fatiguer.
Tel que cela est mentionné dans la section « Projets à long terme », ponctuer ses activités
par des périodes de repos est souvent recommandé si une faiblesse ou un épuisement
se font ressentir.
Comme c’est le cas pour la plupart des aspects des soins médicaux, la rééducation pour
le syndrome de Guillain-Barré est individualisée et adaptée aux problèmes spécifiques
du patient.
Pronostic
La perspective générale pour le patient victime du syndrome de Guillain-Barré est
relativement optimiste. Bien que les pourcentages exacts varient d’une étude à l’autre,
les valeurs suivantes donnent une estimation du pronostic à long terme. La guérison
peut être totale chez 50 à 90 % des patients. Certains de ces patients peuvent avoir des
anomalies persistantes légères qui n’interféreront pas avec la fonction à long terme.
Celles-ci peuvent être des sensations anormales telles que des fourmillements, des
muscles endoloris ou la fatigue de certains muscles qui rendent la marche ou tout autre
activité maladroite ou difficile. Peut-être 5 à 15 % des patients atteints du syndrome de
Guillain-Barré resteront gravement invalides à long terme, ce qui les empêchera de
reprendre un style de vie ou des occupations normales. Un patient ne sera que
rarement contraint de se déplacer dans une chaise roulante pour une période de temps
prolongée. Il est important de souligner que, comme pour de nombreux aspects de la
médecine, le pronostic ou l’attente d’un degré de guérison pour tout patient quel qu’il
soit, ne peut pas être prédit. La rapidité de recouvrement des forces peut être variable.
Bien que les améliorations ne puissent pas être notées de jour en jour, elles peuvent
cependant être évaluées sur une base hebdomadaire. A mesure que les forces et
l’endurance augmentent, les améliorations peuvent apparaître à un rythme moins
rapide et notées sur une base mensuelle. La guérison peut s’étendre de six mois à deux
ans ou plus. Certaines généralités concernant la rapidité de guérison peuvent être
établies en se fondant sur les données du Hopkins-based GBS Study Group, publiées en
1988. Ces données indiquent que les patients présentant les caractéristiques suivantes
ont d’excellentes chances (95 %) de guérir totalement (être capable de marcher sans la
moindre assistance) dans les trois mois suivant le début de leur maladie. Les
caractéristiques de ces patients sont :
1. une étude VCN-EMG relativement normale (activité électrique musculaire
normale [amplitude de la motricité])
2. traitement par échange plasmatique ou plasmaphérèse dans les 4 semaines
suivant l’apparition des premiers symptômes.
3. aucune ventilation artificielle
4. aucune consultation d’un médecin avant le 7ème jour des symptômes (ce qui
signifie que leur maladie évoluait plus lentement, c’est-à-dire sur une à trois
semaines, plutôt que rapidement, c’est-à-dire en quelques jours)
5. le patient approche de la trentaine plutôt que de la soixantaine.
A l’inverse des facteurs mentionnés ci-dessus favorisant une guérison plus rapide ou un
meilleur pronostic, le Groupe d’Etude a également identifié des facteurs qui
prédisposaient le patient à une guérison plus longue. Ainsi, les patients qui présentent
les caractéristiques suivantes auront tendance à n’avoir que 10 % de chance à trois mois,
et 20 % à six mois, de marcher sans assistance.
1. Etudes électrodiagnostiques anormales, avec une activité électrique musculaire
limitée (moins de 20 % de la moyenne distale de l’amplitude de la motricité)
2. Aucune plasmaphérèse dans le mois au cours duquel les premiers symptômes
sont apparus.
3. Ventilation assistée
4. Consultation d’un médecin dans les 7 jours suivant l’apparition des premiers
symptômes (ce qui signifie que leur maladie évoluait rapidement et
considérablement avec, par exemple, une apparition rapide de la paralysie)
5. Le patient est plus proche de la soixantaine que de la trentaine.
Les enfants atteints du syndrome de Guillain-Barré semblent évoluer au moins aussi
bien que les jeunes adultes et certaines études laissent prévoir que les petits patients
guérissent en vérité plus rapidement que les jeunes adultes, qui à leur tour semblent
guérir plus rapidement que des patients plus âgés. Nous avons rencontré des enfants
âgés de 6 mois à 15 ans atteints du syndrome de Guillain-Barré.
Le syndrome de Guillain-Barré peut se manifester durant la grossesse. Une enquête
britannique a indiqué l’absence de récurrence du syndrome de Guillain-Barré lors de
grossesses ultérieures. La littérature ne semble pas non plus indiquer des problèmes
significatifs pour travailler ou lors de l’accouchement chez les mères atteintes de ce
syndrome, ni des malformations congénitales chez les enfants de ces patientes.
Il n’est pas rare que des patients, après une guérison apparente, continuent à ressentir
des sensations anormales, plus particulièrement au niveau des membres inférieurs
et/ou supérieurs. Ces sensations peuvent être un engourdissement, une diminution des
sensations, des fourmillements, la sensation d’avoir des vers grouillant sous la peau, des
douleurs, ainsi qu’une série d’autres symptômes déconcertants que le patient peut avoir
du mal à décrire. On peut dès lors se poser des questions quant à la signification de ces
sensations anormales.
Les sensations peuvent refléter la présence de lésions nerveuses résiduelles qui étaient
apparues durant les premiers stades du développement du syndrome. Si tel est le cas,
ces symptômes gênants peuvent être traités par diverses méthodes décrites aux pages
10 et 11. Il est intéressant de constater que certains patients, à mesure qu’ils guérissent
de la paralysie provoquée par le syndrome de Guillain-Barré et qu’ils redeviennent plus
actifs, remarquent qu’une activité excessive, y compris l’effort jusqu’à la fatigue,
accélérera le développement temporaire de ces sensations anormales.
Des sensations anormales peuvent également être dues à divers autres troubles associés
à des lésions nerveuses. Le diabète sucré est un exemple de ce genre de troubles. Ainsi,
si un patient est à nouveau sujet à des sensations anormales, il est peut-être bon
d’exclure des causes autres que celles du syndrome de Guillain-Barré. L’évaluation par
le médecin de famille et/ou un neurologue peut être une garantie. En effet, il est parfois
opportun de répéter le test de vitesse de conduction nerveuse, de procéder à un test de
tolérance au glucose et de pratiquer d’autres études pour confirmer la présence de
lésions nerveuses et d’en rechercher la cause. Une revue de certaines causes de
sensations anormales se trouve dans l’Appendice.
Il est également concevable que la récurrence des sensations anormales puisse signaler
le développement d’une crise de polyneuropathie idiopathique chronique. Toutefois, ce
trouble est extrêmement rare et la persistance ou la réapparition de sensations
anormales ne devraient pas être considérées comme des indices de la présence de ce
trouble, à moins que le diagnostic ne soit confirmé par un médecin ayant une certaine
connaissance des polyneuropathies chroniques recidivantes. Ce trouble sera décrit
ultérieurement dans la Révision générale.
Projets à long terme
A mesure que le patient progresse dans son programme de rééducation, il peut être
indiqué d’envisager une multitude de problèmes à long terme. Ces problèmes incluent
l’apprentissage de la conduite automobile et l’utilisation de parkings adaptés, le
réemploi, apprendre à doser ses activités, l’activité sexuelle, les limitations du patient en
chaise roulante, etc. Un assistant social peut aider le patient à faire face à bon nombre de
ces problèmes.
La majorité des patients qui ont séjourné dans un centre de rééducation peuvent être
dirigés vers un programme thérapeutique pour patients ayant quitté l’hôpital, à
condition qu’ils aient récupéré des forces suffisantes. A la maison, vivre sur un seul
étage peut être bénéfique durant un certain temps, avec à cet étage un lit et une salle de
bains, jusqu’à ce que le patient soit capable de monter l’escalier.
A mesure que les forces reviennent, il est peut être indiqué pour un conducteur de
s’entraîner à nouveau, particulièrement si le patient a été hospitalisé et n’a plus conduit
depuis longtemps. Ce nouvel apprentissage et l’adaptation d’une voiture à conduite
manuelle, est disponible dans certains centres de rééducation.
La frustration de l’épuisement physique ou de l’essoufflement ressenti au terme d’une
longue promenade peut être limité pour le patient convalescent, en se garant à
proximité de l’entrée d’un bâtiment, dans un parking pour handicapés. Un panneau ou
une plaque d’immatriculation spéciale sont disponibles dans certains états (Cfr.
« Ressources », N. 3 p. 39).
A mesure que le patient arrive au terme de son programme de rééducation en hôpital, il
est habituellement utile de songer à un nouvel emploi. Il s’agit heureusement d’un
effort de coopération entre le patient, l’assistant social, l’employeur précédent et un
bureau de réinsertion professionnelle pour autant qu’il en existe un. Un frein éventuel à
la reprise du travail ainsi qu’à une reprise d’un mode de vie normal, est l’apparition, du
moins après une certaine quantité d’activités, de douleurs musculaires, d’épuisement
physique et de troubles sensitifs, comme des fourmillements et des douleurs. On peut
remédier à ce problème en prenant dans un premier temps un travail à temps partiel et
si possible, de minuter les activités comme marcher, d’alterner cette activité avec des
périodes de repos sur un divan ou un lit lorsque l’épuisement ou des douleurs
musculaires apparaissent ou sont anticipées. De nombreux patients apprennent à se
connaître, en essayant et en se trompant, la quantité d’efforts qu’ils peuvent supporter.
Par exemple, à mesure que l’auteur progressait dans ses activités de jour, il sentait des
fourmillements dans le quatrième et cinquième doigt de la main droite peu de temps
après que l’épuisement apparaisse, avertissant ainsi le patient qu’il était temps de
réduire ses activités ou de se reposer.
Après avoir terminé un programme de rééducation pour patients hospitalisés, il peut
subsister la volonté ou le désir de poursuivre les exercices. Certains exercices de
kinésithérapie ou d’ergothérapie habituellement pratiqués comme patient hospitalisé,
peuvent être pratiqués à domicile. Des activités de la vie quotidienne, comme prendre
un bain, s’habiller, marcher, monter l’escalier peuvent en soi constituer des exercices
pour les patients sortis de l’hôpital. Si des crampes ou des douleurs musculaires ou
articulaires se présentaient après une activité, des anti-douleurs vendus en pharmacie
sans prescription, comme l’aspirine ou l’acétaminophène (Tylenol®), peuvent les
soulager. Etant donné que les analgésiques ne soulagent pas le muscle, le tendon ou les
entorses, des périodes de repos ou une diminution temporaire des activités pourraient
se révéler utiles.
Une certaine prudence s’impose en matière de programmes d’exercices, de jogging et de
sports se pratiquant hors de l’hôpital. Bien que ces activités soient populaires, leur
bienfait et la sécurité pour les patients qui se remettent peu à peu du syndrome de
Guillain-Barré peuvent être remis en question. Les patients qui pratiquent ce genre
d’activités sont capables de se dépenser au-delà des limites physiques de leurs tendons
et muscles. Il peut en résulter des larmes et des fractures des os dues au stress et
nécessitant un suivi plus long. Apparemment, ces blessures devraient être évitées par
un certain sens de la modération des activités jusqu’au rétablissement du patient.
Lorsqu’il retourne chez lui, le patient atteint du syndrome de Guillain-Barré peut
habituellement reprendre une activité sexuelle. Des positions qui limitent les efforts
musculaires, comme être couché sur le dos, peuvent empêcher l’épuisement jusqu’à
l’amélioration des forces des muscles pelviens et autres.
Pour les quelques patients en chaise roulante, les barrières architecturales peuvent être
surmontées en utilisant des rampes pour rentrer chez lui et accéder à d’autres
bâtiments. Vivre sur un seul étage peut être souhaitable à moins qu’il n’y ait un
ascenseur. Une infirmière à domicile et un kinésithérapeute peuvent traiter le patient
chez lui. Des patients gravement handicapés sont renvoyés vers leur centre de
rééducation local, le Delaware Valley Resource and Information Centre for Disabled
Individuals, ou le Clearinghouse for the Handicapped (Cfr. « Ressources » N.3 P. 39).
L’efficacité d’un vaccin anti-grippal pour le patient ayant été atteint du syndrome de
Guillain-Barré n’est pas clairement établie. Toutefois, le risque que le vaccin déclenche
le syndrome est bien inférieur aux risques liés à la grippe. En effet, les vaccins antigrippaux
utilisés depuis 1976 ne sont en aucun cas associés à un risque accru du
développement du syndrome de Guillain-Barré.
La revue figurant ci-dessus a pour seul et unique but de fournir des directives. Chaque
cas de syndrome de Guillain-Barré est différent. Ceci se fait habituellement sous la
direction des médecins impliqués, y compris le médecin de famille, l’interniste, le
physiothérapeute et le neurologue.
Le syndrome de Fisher
En 1956, M. Fisher a rapporté le cas de patients atteints de ce que l’on appelle
aujourd’hui le Syndrome de Fisher ou de Miller Fisher. Il porte aussi le long nom
quelque peu barbare, mais néanmoins très descriptif d’un point de vue médical,
d’encéphalomyéloradiculopathie disséminée aiguë. Il est considéré comme une variante
du syndrome de Guillain-Barré et est plutôt rare.
La plupart des cas ont été observés chez des hommes adultes, peu après une infection
des voies respiratoires supérieures. Les signes principaux sont la faiblesse oculomotrice,
souvent accompagnée d’une vision double ou floue, d’une démarche mal assurée, et
d’une perte des réflexes tendineux profonds, comme des contractions des genoux.
D’autres plaintes traditionnellement concomitantes sont une faiblesse ou un
affaissement du visage, des sensations anormales (engourdissement, fourmillements,
…), une faiblesse généralisée ainsi que des problèmes d’articulation. La protéine du
liquide céphalo-rachidien est élevée.
Comme c’est le cas pour les formes classiques du syndrome de Guillain-Barré, la cause
du syndrome de Fisher n’est pas connue et le traitement par corticostéroïdes a parfois
été essayé.
Résumé
Le syndrome de Guillain-Barré, également appelé polyneuropathie idiopathique aiguë
(apparition rapide de l’inflammation de nombreux nerfs dont la cause est inconnue) est
un trouble qui consiste en une faiblesse, voire parfois même en une paralysie des
muscles des jambes et d’autres parties du corps, ainsi que des sensations anormales. Il
suit fréquemment une infection virale. La maladie peut se présenter de différentes
manières, rendant parfois le diagnostic difficile à poser à ses premiers stades. Les
premiers soins sont souvent dispensés dans une unité de soins intensifs de sorte que
des complications éventuelles peuvent être rapidement traitées si elles se présentaient.
Les traitements visant à limiter l’évolution négative de la maladie ou à l’inverser sont en
cours d’élaboration. Comme il ressort de ce document, l’échange de plasma ou
plasmaphérèse est devenu un traitement courant pour les patients gravement atteints.
Les premiers résultats de la thérapie intraveineuse par gammaglobulines indique qu’il
s’agit là d’un traitement au moins aussi efficace que la plasmaphérèse. Une
administration plus facile d’immunoglobulines peut faire de cette thérapie une
alternative attrayante de la plasmaphérèse. Dans les premiers stades de la maladie, des
traitements sont également instaurés afin de prévenir les complications liées à la
paralysie. Si les muscles respiratoires deviennent trop faibles, on a recours à une
ventilation artificielle. Une fois que le patient a reçu tous les premiers soins en milieu
hospitalier et en cas de faiblesse, un programme de rééducation polyvalent dans un
centre approprié est commencé.
A mesure que le patient récupère ses forces musculaires, des efforts sont consentis afin
que le patient puisse retrouver son mode de vie normal.
Les soins dispensés au patient impliquent la coordination des efforts d’un neurologue,
d’un physiothérapeute (médecin spécialisé en rééducation), d’un interniste, d’un
médecin de famille d’un kinésithérapeute, d’un ergothérapeute, d’un assistant social,
d’une infirmière et d’un psychologue ou d’un psychiatre. Un soutien moral de la part de
la famille et des amis et des informations concernant cette maladie rare peuvent aider le
patient à apprendre à faire face à cette maladie frustrante, invalidante et éventuellement
catastrophique.
Une conséquence particulièrement frustrante de cette maladie est la récurrence à long
terme de fatigue et/ou d’épuisement ainsi que des sensations anormales y compris des
douleurs musculaires et autres. Ces problèmes peuvent survenir à la suite d’efforts à
marcher normalement ou de travailler et peuvent être soulagés ou évités par une
réduction des activités et par du repos.
Quelques points importants concernant le syndrome de Guillain-Barré (les chiffres sont
approximatifs) :
* la fréquence est de 1 à 2 cas sur une population de 100.000 personnes chaque
année (0.001-0.002 %); la maladie est rare
* 50 % environ des cas font suite à une maladie virale
* le diagnostic est difficile à poser dans les premiers stades de la maladie.
* cette maladie n’est pas contagieuse.
* la moitié développent dans un premier temps des sensations anormales, 25 %
présentent initialement une faiblesse musculaire (souvent des difficultés pour
marcher), 25 % souffrent initialement de troubles sensitifs et de faiblesse.
* la rééducation constitue la forme principale de traitement, la plasmaphérèse
peut être bénéfique pour des patients bien spécifiques; les injections de
gammaglobulines constituent une thérapie prometteuse; les corticostéroïdes sont
à l’étude.
* la guérison peut survenir après 6 mois ou 2 ans ou même plus.
* Environ 10 à 35 % peut-être des patients sont frappés d’anomalies légères mais
persistantes.
* la toute grande majorité des patients, jusqu’à 98 %, survivent et parmi ceux-ci, la
plupart guérissent totalement ou presque totalement.
Polyneuropathie idiopathique chronique
La polyneuropathie (inflammation de nombreux nerfs) idiopathique (d’origine
inconnue) chronique (persistante) ou PIC, a de nombreuses caractéristiques en commun
avec le syndrome de Guillain-Barré et en fait il arrive qu’on y fasse référence par
polyradiculoneuropathie chronique inflammatoire démyélisante et polyneuropathie
chronique dysimmunitaire. Parce que la PIC diffère, dans certains aspects importants,
du syndrome de Guillain-Barré, elle est considérée comme un autre trouble suscitant
une discussion à part.
Comme le syndrome de Guillain-Barré, l’origine de ce trouble persistant qu’est la
polyneuropathie idiopathique chronique est inconnue. Celui-ci peut apparaître à tout
âge et chez les deux sexes. Elle consiste également en des lésions de l’isolation des nerfs
périphériques et se caractérise par un taux élevé de protéines dans le liquide de la
moelle épinière, une perte des réflexes tendineux profonds, une faiblesse (jambes, bras
et même muscles respiratoires) et des troubles sensitifs.
Tout comme le syndrome de Guillain-Barré, on soupçonne la PIC d’être une maladie
auto-immune impliquant éventuellement une liaison des anticorps, ensuite des cellules
spéciales comme les macrophages à la myéline nerveuse, qui abîme cette gaine. Comme
dans le syndrome de Guillain-Barré, la conduction des influx nerveux est prolongée de
sorte que des tests avec des aiguilles pour mesurer la vitesse de la conduction électrique
et la réponse musculaire à la stimulation nerveuse permettent de confirmer le
diagnostic. Dans seulement 15 % des cas environ, les nerfs du visage et les muscles
oculaires sont affectés, de sorte que des anomalies comme un visage affaissé et une vue
double sont peu fréquents. Ceci est plus fréquemment le cas dans le syndrome de
Guillain-Barré.
La polyneuropathie idiopathique chronique diffère de la polyneuropathie idiopathique
aiguë ou du syndrome de Guillain-Barré dans d’autres aspects importants, y compris la
rapidité d’apparition des symptômes, l’évolution et la durée de la maladie ainsi que la
réponse au traitement par corticostéroïdes.
Tandis que dans le syndrome de Guillain-Barré une faiblesse maximale est
habituellement atteinte quelques jours à quelques semaines après l’apparition, dans la
PIC, la faiblesse se développe lentement et peut prendre 6 à 12 mois ou davantage
encore pour atteindre son point maximum. Habituellement, le syndrome de Guillain-
Barré évolue très vite ou ralentit mais les forces reviennent progressivement sur
quelques mois à 2 ans environ. A l’inverse, une PIC non traitée se caractérise par une
série d’évolutions différentes. Chez certains patients, la faiblesse apparaît très lentement
sans amélioration. Chez d’autres, la faiblesse progresse lentement pour atteindre un
certain degré après quoi on observe une amélioration lente des forces et le cycle se
répète encore et encore. Le comportement caractéristique explique les autres noms
donnés à la PIC, y compris la polyneuropathie chronique récidivante, forme récurrente
du syndrome de Guillain-Barré et la polyneuropathie de Guillain-Barré chronique
récidivante.
Chaque cycle d’exacerbation et de rémission ou de crise et d’amélioration peut s’étaler
sur de nombreux mois. Avec chaque rémission, les forces du patient peuvent revenir,
partiellement seulement, ou atteindre un niveau qui est meilleur qu’avant la crise. La
cause d’une crise et le moment où elle apparaît ne sont pas connus. Ainsi, l’évolution de
la PIC est imprévisible.
Le diagnostic de la PIC ne peut être posé que lorsque la faiblesse corporelle bilatérale
progresse en quelques semaines, qu’on a trouvé une augmentation des protéines du
liquide céphalo-rachidien, que des tests de conduction nerveuse vers le muscle ont
montré un trouble périphérique nerveux et que d’autres causes de faiblesse sont
écartées.
Une caractéristique surprenante de la PIC est sa réponse au traitement.
Bien que la PIC soit une maladie rare, plusieurs neurologues ont étudié des groupes de
patients atteints de ce trouble et ont développé des directives de traitement. Les
corticostéroïdes sont le plus souvent utilisés, du moins dans un premier temps. Les plus
connus sont la prednisolone, la cortisone et le cortisol. En fonction de la tolérance
spécifique du patient et de la réponse aux corticostéroïdes, ils sont utilisés seuls ou en
association avec des immunosuppresseurs (c’est-à-dire les médicaments qui
suppriment les défenses immunitaires de l’organisme, tels que l’azothiprine et la
cyclosphosphamide). Les corticostéroïdes sont les principaux médicaments utilisés car
ils sont très souvent efficaces, même s’ils provoquent des effets secondaires nombreux
et éventuellement graves. Ces effets secondaires peuvent généralement être traités, mais
peuvent limiter leur utilisation.
Si un patient répond à la prednisolone ou à une association médicamenteuse entraînant
une amélioration significative des forces, le traitement est poursuivi durant un certain
temps, des semaines à des mois, après quoi les doses de prednisolone sont peu à peu
réduites. Si la faiblesse ou d’autres symptômes de la PIC devaient se manifester à
nouveau, la dose de prednisolone est à nouveau augmentée et/ou un
immunosuppresseur peut être ajouté. Pendant l’évolution de la maladie, la dose de
prednisolone est adaptée, augmentée lorsqu’une crise survient, et finalement réduite
dans le but de trouver la dose efficace la plus faible permettant de maintenir les forces.
Divers immunosuppresseurs ainsi que la plasmaphérèse peuvent être essayés si
d’autres traitements n’ont pas apporté l’amélioration escomptée. La plasmaphérèse est
parfois bénéfique aux patients gravement atteints.
La thérapie intraveineuse par immunoglobulines est une autre façon de traiter la PIC.
Elle présente certains avantages par rapport aux corticostéroïdes, notamment moins de
risques d’effets secondaires, et par rapport à la plasmaphérèse, parce qu’elle est plus
rapidement disponible et plus facile à administrer. Plusieurs études de moins grande
envergure ont montré les bénéfices de la thérapie par gammaglobulines pour la
majorité des patients traités.
Etant donné que l’évolution naturelle de la PIC est imprévisible et que les changements
des forces se manifestent lentement, il peut s’écouler un certain laps de temps avant que
les effets d’une association médicamenteuse ne soient visibles.
Outre le traitement décrit ci-dessus, le patient PIC peut bénéficier des divers autres
traitements donnés aux patients atteints du syndrome de Guillain-Barré. Ceux-ci
peuvent être ceux décrits dans la section « Traitement précoce » pour les patients alités, et
la rééducation telle que décrite dans la section « Evolution intermédiaire et rééducation ».
Le recours à ces traitements est individualisé en fonction du degré de faiblesse et
d’invalidité de chaque patient. La section « Projets à long terme » s’applique également au
patient CIP.
APPENDICE
Troubles pouvant ressembler au Syndrome de Guillain-Barré
Cette section ne peut être qu’intéressante pour les patients chez qui le diagnostic du
syndrome de Guillain-Barré a été soulevé mais où d’autres troubles sont pris en
considération.
Plusieurs troubles peuvent affecter le système nerveux ou les muscles et engendrer des
symptômes similaires à ceux du syndrome de Guillain-Barré. Certains de ces troubles
sont même parfois plus rares que le syndrome de Guillain-Barré de sorte que leur
existence ne doit pas inquiéter la plupart des patients. Pourtant, si les symptômes du
patient suscitent une quelconque inquiétude, il se peut que le médecin souhaite
procéder à des examens afin d’exclure leur présence. Dans bon nombre de ces troubles,
certains propres au syndrome de Guillain-Barré ne sont pas identifiés. Ceux-ci sont une
élévation de la protéine du liquide céphalo-rachidien, une faiblesse respiratoire, des
muscles faciaux et oculaires et une perte des réflexes profonds du talon. La présence de
telles anomalies tendent à diagnostiquer le syndrome de Guillain-Barré. Leur absence
permet d’exclure le syndrome de Guillain-Barré. Les paragraphes suivants fournissent
de brèves descriptions de certains troubles avec des manifestations similaires, du moins
à certains égards, à celles rencontrées dans le syndrome de Guillain-Barré.
Mononucléose infectieuse (‘mono’) peut s’accompagner d’un ensemble de symptômes
similaires à ceux du syndrome de Guillain-Barré. Toutefois, la plupart des patients
atteints de mononucléose infectieuse présentent également d’autres signes
caractéristiques, y compris la fatigue, une rate et des glandes dilatées (noeuds
lymphatiques) ainsi des taux sanguins anormaux pour la mononucléose (ex. une
réaction antigène hétérophile positive). En raison de la présence concomitante de ces
caractéristiques typiques de la mononucléose, l’origine véritable des symptômes du
patient ressemblant à ceux du syndrome de Guillain-Barré devient apparente.
La maladie de Lyme est davantage prédominante dans certaines régions des Etats-
Unis. Elle est provoquée par le spirochète Borrelia et tient son nom de la ville du
Connecticut ou certains cas précoces ont été identifiés. Les manifestations de cette
maladie peuvent être semblables à celles du syndrome de Guillain-Barré c’est-à-dire
une neuropathie périphérique douloureuse. Des tests sanguins appropriés peuvent
établir le diagnostic de sorte qu’une antibiothérapie adéquate peut être instaurée.
L’empoisonnement par des métaux lourds, comme l’arsenic, que l’on retrouve dans
certains insecticides, le plomb et le mercure peuvent susciter des sensations anormales
ou/et une faiblesse. Ces symptômes peuvent également être causés par d’autres
substances industrielles et environnementales comme le thallium, présent dans
certains insecticides et poisons corrosifs; des solvants organiques comme le n-hexane,
inhalés après avoir reniflé de la colle; du méthyle n-butylketone, un solvant utilisé dans
certaines colles; l’acrylamide; et des composés organo-phosphorés. Une anamnèse
adéquate et des tests sanguins et/ou urinaires peuvent permettre d’identifier ces
substances.
Des crises de porphyrie intermittente aiguë, un trouble des globules rouges,
provoquent parfois une faiblesse musculaire et une perte des sensations au niveau des
réflexes tendineux. Ainsi, des attaques de porphyrie peuvent donner lieu à des
symptômes identiques à ceux du syndrome de Guillain-Barré. Toutefois, en présence
d’une porphyrie, des douleurs abdominales, des crises et des changements
comportementaux sont typiques. Des tests sanguins et/ou urinaires peuvent aider à
déterminer la présence de ce trouble rare.
Le syndrome post-polio est le terme utilisé pour décrire une récurrence de la faiblesse
chez certains patients qui ont développé une poliomyélite paralysante dans les années
40 et 50. Ainsi, l’anamnèse des patients des années antérieures à la polio aide à cerner
l’origine de leur faiblesse liée au syndrome de Guillain-Barré. Avec la polio également,
ainsi que dans le cas du syndrome post-polio, la faiblesse peut affecter les jambes ou les
bras de manière inégale, il y a peu, voire pas de problèmes de sensation et la protéine
du liquide céphalo-rachidien n’est pas élevée.
Un trouble similaire ou identique au syndrome de Guillain-Barré avec les mêmes
caractéristiques de sensations anormales et de faiblesse, peut survenir et être
accompagné de certaines malignités. Celles-ci sont des troubles des ganglions
lymphatiques (y compris la maladie de Hodgkin et les lymphomes), et de certains
globules blancs (y compris la leucémie lymphocytaire chronique). D’autres malignités
présentant les mêmes changements neurologiques peuvent survenir aux poumons, à
l’estomac et aux globules blancs spéciaux (cellules du plasma) qui provoquent la
formation de substances protéiniques anormales (myélome multiple).
Comme c’est le cas pour le syndrome de Guillain-Barré, la myélite transverse, une
maladie inflammatoire de la moelle épinière, peut apparaître après une maladie virale
et des vaccinations. Elle se caractérise par le développement, en quelques heures, voire
plusieurs jours, d’une faiblesse et des sensations anormales dans les jambes.
D’autres symptômes typiques peuvent être la difficulté de contrôler le flux urinaire
ainsi que des troubles intestinaux et un mal de dos. Une absence de sensations en deçà
d’une certaine partie du corps est typique. Contrairement au syndrome de Guillain-
Barré, la myélite transverse n’affecte ni les membres supérieurs ni le visage.
Contrairement aussi au syndrome de Guillain-Barré et en raison de la perte des réflexes
profonds, dans la myélite transverse, les réflexes des genoux et des chevilles sont
brusques ou exagérés. La protéine du liquide céphalo-rachidien peut être élevée dans la
myélite transverse, un symptôme typique du syndrome de Guillain-Barré.
Les diabétiques peuvent développer des sensations anormales dans les pieds, mais
aussi dans les doigts. Les diabétiques peuvent en outre développer une faiblesse
musculaire (amyotrophie diabétique) mais souvent la faiblesse touche davantage un
membre inférieur plutôt que l’autre, mais n’implique pas les muscles de la respiration,
comme cela peut être le cas dans le syndrome de Guillain-Barré.
Certains médicaments peuvent entraîner, comme effets secondaires, des lésions
nerveuses. Par exemple, la nitrofuranatoine (Macrodantin®), utilisée dans les infections
des voies urinaires, a été associée à des lésions nerveuses périphériques graves, voire
même irréversibles. La Dapsone, utilisée pour le traitement de la lèpre et de certaines
maladies de la peau, a été associée à une faiblesse musculaire liée à une lésion nerveuse.
La force musculaire revient habituellement lorsque le traitement est arrêté.
Certains troubles auto-immunitaires du tissu conjonctif ou troubles vasculaires
collagène, y compris la polyarthrite noueuse, le lupus érythémateux systémique, le
syndrome de Sjogren et une sclérose systémique progressive (sclérodermie) peuvent
être compliquées par des sensations anormales dues aux changements nerveux.
Les patients atteints de paralysie périodique ont habituellement déjà eu des attaques
similaires. Ces crises ne durent généralement pas longtemps, de quelques heures à
deux jours, peuvent survenir le lendemain d’un repas riche en hydrates de carbone et
sont souvent associés à une kaliémie anormale.
Dans la polymyosite aiguë, une maladie inflammatoire des muscles, une faiblesse
musculaire et des douleurs sont typiques. La conduction nerveuse n’est toutefois pas
affectée, les réflexes sont préservés, et la protéine du liquide céphalo-rachidien n’est pas
élevée. Des tests sanguins anormaux (fraction CPK-MM et aldolase élevées) étayent le
diagnostic qui peut être confirmé par une biopsie musculaire.
Dans la paralysie à tiques, la faiblesse des jambes est habituellement suivie après
quelques jours par une paralysie du reste du corps, y compris les muscles de la
respiration et de la déglutition. Les réflexes tendineux profonds sont réduits ou nuls,
comme dans le cas du syndrome de Guillain-Barré, mais sans augmentation de la
protéine du liquide céphalo-rachidien. Plusieurs tiques, dont la tique des bois, la tique
des bois des Rocheuses dans l’ouest américain, la tique du chien sur la côte Est de
l’Amérique du Nord et des tiques australiennes, les Ixodes … ont été associées à la
paralysie. Si le patient récupère après qu’on lui ait enlevé une tique, il n’est certainement
pas atteint du syndrome de Guillain-Barré !!!
Le botulisme peut ressembler à une forme du syndrome de Guillain-Barré. Il s’agit
d’une maladie paralysante provoquée par un empoisonnement alimentaire par une
bactérie, le clostridium botulinum, que l’on a retrouvée dans des aliments et viandes en
conserve. Habituellement, après avoir mangé pendant un demi jour à un jour, de la
nourriture contaminée, les patients développErreur! Signet non défini.ent une faiblesse
des muscles oculaires, accompagnée d’une vue double, et une déglutition difficile, ainsi
qu’un dérangement gastro-intestinal. La faiblesse descend ensuite et peut atteindre les
muscles respiratoires.
Dans la polio, une maladie provoquée par les virus de la poliomyélite, des patients
peuvent être frappés de faiblesse qui, dans ce trouble particulier, prédomine sur les
anomalies sensitives. La faiblesse peut affecter un côté du corps plus que l’autre, et les
muscles respiratoires peuvent également s’affaiblir. Heureusement, comme ceci est le
cas pour la diphtérie (cfr ci-dessous), dans des pays où des vaccinations à grande
échelle sont pratiquées, comme aux Etats-Unis, la polio est une maladie très rare. Il est
intéressant de remarquer que le syndrome de Guillain-Barré a été surnommé la « polio
française », ce qui reflète peut-être sa description précoce par des neurologues français et
la paralysie commune aux deux maladies.
Quelques semaines après l’apparition de la diphtérie, une faiblesse musculaire peut se
développer et affecter la gorge et les yeux, entraînant une vue floue, et ensuite d’autres
muscles du visage. Ainsi, en fin de compte, cette évolution ressemble au syndrome de
Guillain-Barré. Heureusement, cette maladie est plutôt rare aux Etats-Unis et dans
d’autres pays grâce aux vaccinations.
Un autre trouble que l’on confond occasionnellement chez les patients atteints du
syndrome de Guillain-Barré est le syndrome du canal carpien. Dans cette maladie
relativement fréquente, le nerf (médian) qui part du bras et va jusqu’à la main est
compressé au niveau du poignet. Les symptômes typiques sont le fourmillement,
l’engourdissement et même la douleur de certains doigts, de la main, et parfois aussi du
bras. On observe également une faiblesse de la main. Le syndrome du canal carpien est
en général un problème inoffensif, localisé, plus rapidement traitable par comparaison
au syndrome de Guillain-Barré. Un examen adéquat et si cela est indiqué, des tests de
vitesse de conduction nerveuse, peuvent habituellement permettre de poser un
diagnostic correct.
Il existe d’innombrables causes de faiblesse : l’anémie, un taux de potassium trop faible
dans le sang (hypokaliémie) provoqué par certains diurétiques (ex. hydrochlorothiazide
(HCTZ), utilisés dans le traitement de l’hypertension artérielle, ou le furosémide
(Lasix®), utilisé pour traiter une insuffisance cardiaque (insuffisance cardiaque
congestive) et une sous-production de l’hormone thyroïdienne (hypothyroïdisme). Ce
dernier trouble peut être confirmé par un taux élevé de l’hormone stimulant la thyroïde
(TSH) et un taux de l’hormone thyroïdienne faible ou réduit (T4) dans le sang. Les
diagnostics des innombrables causes de faiblesse peuvent habituellement être posés en
se référant à une anamnèse adéquate, à un examen physique et à des tests de biologie
clinique.
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40
Brève Description de la Fondation
La Fondation Internationale du Syndrome de Guillain-Barré a été fondée en 1980 par
Robert et Estelle Benson afin d’aider les victimes de cette maladie rare des nerfs
périphériques, paralysante, éventuellement catastrophique. Cette maladie a quelque
peu soulevé l’attention du public après avoir frappé de nombreuses personnes ayant
reçu en 1976 le vaccin contre la fièvre porcine. Elle continue à faire des milliers de
victimes chaque année, frappant des gens de tous âges. Elle commence habituellement
par une faiblesse et des troubles sensitifs des jambes et ensuite des bras, et peut même
affecter des muscles du visage et des yeux. Une paralysie aiguë peut en résulter. Il
arrive fréquemment que les muscles respiratoires soient si faibles qu’une ventilation
assistée est nécessaire afin de maintenir le patient en vie. Toutefois, ceci n’empêche pas
des décès. Son origine demeure un mystère. Une soustraction du plasma
(plasmaphérèse) se révèle être un traitement efficace pour les cas graves. Bien que la
plupart des patients guérissent, la durée de la maladie est impossible à prévoir et des
mois d’hospitalisation coûteuse sont nécessaires.
Ainsi, le patient et sa famille doivent subir un traumatisme émotionnel d’un futur
incertain, ne sachant pas si la guérison aura lieu et quand. En effet, quelques victimes
restent clouées à leur chaise roulante pour une durée indéterminée.
Afin d’aider les patients et leur famille à affronter le syndrome de Guillain-Barré, la
Fondation :
1. dispense un soutien moral aux patients et à leurs proches.
2. permet, si possible, des visites d’anciens patients à ceux qui sont actuellement
hospitalisés ou résident dans des centres de rééducation.
3. fournit de la littérature concernant le syndrome, un aperçu pour la personne non
informée afin que les patients et leur famille apprennent à connaître la maladie.
4. informe le public et le corps médical sur son rôle et sur la Fondation et maintient
leur conscience de la maladie.
5. encourage les recherches vers la cause, le traitement et les autres aspects de la
maladie.
6. oriente les victimes frappées d’invalidité à long terme vers une assistance
professionnelle, financière ou autre.
7. développe des groupes de soutien à l’échelon international.
8. organise des congrès internationaux.
9. encourage le soutien financier des activités du Groupe.
Le Conseil médical de la Fondation comprend des neurologues actifs dans la recherche
sur le syndrome de Guillain-Barré, des médecins réputés en rééducation et des
médecins qui ont eux-mêmes été victimes du syndrome.
Des réunions sont organisées par des groupes de soutien de la Fondation afin
d’organiser des rencontres entre nouveaux patients et orateurs actuels bien renseignés
sur la maladie.
Toute contribution visant à nous aider à aider les autres est considérablement
appréciée.
41
La Fondation Internationale du syndrome de Guillain-Barré est une organisation de
volontaires, sans but lucratif, faisant partie du Commonwealth de Pennsylvanie.
42
Remerciements, Copyright, Etc.
Le docteur Joël Steinberg est un spécialiste en maladies vasculaires
prériphériques (troubles de la circulation) et en médecine interne. Il a rejoint la
Fondation Internationale du Syndrome de Guillain-Barré après avoir été victime de la
maladie. Son neurologue lui ayant suggéré de décrire par écrit son expérience et suite
au souahit des fondateurs de l’organisation de pouvoir fournir aux patients une
information, il a rédigé cet aperçu.
La version française de ce document a été réalisée à l’initiative de Christian
Toumpsin. Cet infirmier travaille dans une unité de soins intensifs d’un hôpital
universitaire belge. Son implication dans le traitement de patients atteints du syndrome
de Guillain-Barré lui a fait prendre conscience du besoin de fournir à ceux-ci ainsi qu’à
leurs familles un document informatif complet sur cette pathologie.
Après accord de M. Steinberg, la traduction française du document américain a
été effectuée grâcieusement par la société ZENECA Pharmaceuticals, division de I.C.I.,
située à Destelbergen (Belgique).
Des copies de cette brochure peuvent être obtenues aux adresses suivantes :
Cliniques Universitaires Saint-Luc
Service des soins intensifs D
Attn. M. Toumpsin
Avenue Hippocrate, 10
B-1200 Bruxelles/Belgique
Guillain-Barré Syndrome Foundation International
P.O. Box 262
Wynnewood, PA 19096
United States of America
Bonjour,
dans les heures qui ont suivi un vaccin contre la grippe saisonnière et qq semaines après avoir eu H1N1,j’ai commencé à avoir des douleurs articulaires et osseuses intenses au niveau des membres inf.Etant alors ss hormonothérapie pr éviter un retour de cancer du sein,le médecin à mis ces symptômes sur le compte de ce traitement.Or,22 mois plus tard,et après une fenêtre thérapeutique de l’hormonothérapie,les symptômes persistent et l’impression de « rouler avec un frein à main 1/2 serré »s’accentue au niv des hanches.Les médecins consultés ne trouvent rien(mais ont-ils cherché ds la bonne direction?) et on commence à me dire que ces douleurs et symptômes sont peut-être… »psychologiques »!!!!Pourriez-vous donc me communiquer au plus vite une liste de médecins que je pourrai consulter en France(vivant en Nouvelle Calédonie,je suis actuellement en France,donc à 21 000km de chez moi, pour essayer de trouver une solution à mon problème et avant tte chose à (enfin!)poser un diagnostic. En vous remerciant pour votre aide
Véronique
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pour confirmer un SGB, il n’y a que un EMG et une ponction lombaire, si ceci a été fait il faut exclure un SGB, en avez-vous parlé à votre médecin ?
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